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Manifestation et grève à Cotonou contre la "mauvaise gouvernance" Talon


 Patrice Talon recevant le rapport des mains du président de la commission, le ministre de la justice Joseph Djogbenou.
Patrice Talon recevant le rapport des mains du président de la commission, le ministre de la justice Joseph Djogbenou.

Environ un millier de personnes ont manifesté jeudi à Cotonou pour protester contre la "mauvaise gouvernance" du président Patrice Talon, à l'appel d'une coalition de partis d'opposition et de mouvements de la société civile.

Parallèlement, les syndicats du port de Cotonou, poumon économique du pays, ont entamé une grève de deux jours contre ce qu'ils appellent une "privatisation déguisée".

"Nous avons voulu dire au président Talon que le peuple a faim et que la mauvaise gouvernance qui caractérise sa gestion énerve le peuple", a déclaré à l'AFP Cécil Adjévi, secrétaire général d'un parti d'opposition et l'un des meneurs de la marche organisée par le Front pour le sursaut patriotique.

"Nous sommes debout comme un seul homme contre les privatisations sauvages du régime", a affirmé pour sa part un manifestant, Cédric Mankponsè, étudiant de 24 ans.

Alimatou Dramane, vendeuse au marché de Cotonou, estime qu"une grande partie du peuple" est mécontente de la politique menée par le chef de l'Etat élu en mars 2016.

"Le président doit prendre nos revendications en compte. Lorsqu'on s'attaque à la santé d'un peuple qui a faim, le peuple doit réagir", a-t-elle dit.

Mercredi, le préfet du Littoral, Modeste Toboula, avait interdit cette marche, mais le président Talon a lui-même réclamé l'annulation de l'arrêté préfectoral.

"Le chef de l'Etat précise que la liberté d'expression et d'opinion des Béninois reste une valeur cardinale", a précisé mercredi soir un communiqué de la présidence.

Elu il y a un an, l'ancien homme d'affaires de 59 ans a promis de relancer l'économie béninoise, essentiellement basée sur l'agriculture et le commerce de transit vers les voisins comme le Niger et le Nigeria.

Mais ses réformes libérales suscitent de vives critiques et inquiétudes dans des secteurs clés de l'économie comme le port de Cotonou et la filière coton. D'autres mesures, comme la décision de déloger les vendeurs installés sur les trottoirs pour embellir la capitale, ont également été mal vécus par beaucoup de Béninois.

Les syndicats des entreprises publiques travaillant sur la plateforme portuaire ont entamé jeudi une grève de deux jours pour protester contre la décision des autorités de confier la gestion du port à un mandataire privé.

Ils disent craindre pour leurs emplois et dénoncent une "privatisation déguisée", ce que réfutent les autorités.

Après une première "grève d'avertissement" la semaine dernière, suivie de discussions avec le ministre des Transports, les grévistes espèrent faire plier le gouvernement, qui a lancé un appel public à recrutement le 29 mai.

Avec AFP

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