Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Manifestation au Pakistan pour dénoncer la police ayant imputé à une victime la responsabilité de son viol


Policiers pakistanais devant la mosquée de Badshahi à Lahore, 6 juillet 2016. (Photo AP/K.M. Chaudary)
Policiers pakistanais devant la mosquée de Badshahi à Lahore, 6 juillet 2016. (Photo AP/K.M. Chaudary)

Des manifestations se sont tenues vendredi dans plusieurs villes du Pakistan contre le chef de la police de Lahore, qui a rendu une femme responsable du viol collectif dont elle a été victime. Les protestataires demandent sa démission.

Personne au Pakistan "ne permettrait à ses filles et sœurs de voyager seule si tard", a déclaré à la presse le chef de la police de Lahore, Umar Sheikh, après que la victime a rapporté avoir été menacée d'une pistolet et violée par plusieurs hommes devant ses deux enfants, lors d'une panne de voiture.

"Sa famille est de France, son mari vit en France. Elle a fait cela parce qu'elle se base sur la France. Elle a cru que notre société était aussi sûre qu'en France", a-t-il ajouté.

Ces propos ont provoqué une onde de désapprobation, notamment de la ministre des Droits de l'Homme Shireen Mazari. "Il est inacceptable de la part d'un officier de reprocher à une femme d'avoir été violée, a-t-elle tweeté jeudi. Rien ne peut jamais justifier un viol."

Des manifestations se sont déroulées vendredi à Islamabad et dans d'autres villes, pour demander la démission du policier. "Nous sommes en colère, nous exigeons son renvoi et nous exigeons ses excuses", a lancé Nighat Dad, organisatrice d'une marche annuelle des droits des femmes à Lahore.

Pour l'avocate et militante des droits de la femme Khadija Siddiqi, les commentaires du chef de la police s'inscrivent dans une culture "très répandue" de blâme des victimes au Pakistan.

Une grande partie de ce pays musulman conservateur vit sous un code patriarcal qui systématise l'oppression des femmes. Chaque année, un millier de pakistanaises, dont des adolescentes, sont assassinées par des proches parents lors de crimes dits "d'honneur".

XS
SM
MD
LG