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Incertitude sur le sort des partis politiques et associations suspendus au Mali


Le porte-parole du gouvernement a justifié la suspension des partis en invoquant un "dialogue" national initié le 31 décembre par le colonel Goïta. (AP Photo/Baba Ahmed, File)
Le porte-parole du gouvernement a justifié la suspension des partis en invoquant un "dialogue" national initié le 31 décembre par le colonel Goïta. (AP Photo/Baba Ahmed, File)

Les partis politiques et associations du Mali sont encore sous le choc après deux mesures des autorités de transition les prenant pour cibles. Une décision du Conseil des ministres de mercredi suspend leurs activités pour une période indéterminée.

" Les actions de subversion des partis politiques et de leurs alliés ne font que se multiplier", souligne le communiqué du Conseil des ministres. Evoquant la question du débat inter-malien et les discussions autour du non-respect de l’échéance du 26 mars, le colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement, a dit devant la presse : "On ne peut pas mener un dialogue aussi crucial que l'est le dialogue direct inter-malien dans la cacophonie et la confusion."

Jeudi, la Haute Autorité de la Communication (HAC), dans un communiqué, a invité "tous les médias (radios, télés, journaux écrits et en ligne) à arrêter toute diffusion et publication des activités des partis politiques et des activités politiques des associations." La HAC explique que sa décision s’inscrit dans le sillage du "décret portant suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations."

À Votre Avis : au Mali, des partis suspendus et des médias sous contrôle
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La Maison de la presse, organisation non-gouvernementale regroupant de nombreux medias du Mali a, dans un communiqué appelé "l’ensemble de la presse malienne à ne pas se soumettre aux injonctions de la HAC et invite les médias à rester debouts, unis et mobilisés pour la défense du droit du citoyen à l'information". L’organisation de promotion des droits des medias a indiqué qu’elle se réservait "le droit de mener toute action pour le respect de la liberté de la Presse au Mali".

Pour Tiambel Guimbayara, directeur de publication du journal La Voix du Mali, "c’est une surprise, mais c’est une suite logique, parce que le communiqué qui interdit aux médias de couvrir les activités des partis politiques émane de la Haute Autorité” de la communication. Dans un entretien accordé jeudi à VOA Afrique, il a expliqué que "cette décision (…) émane du débat délétère et difficile que les partis politiques ont eu à engager autour du décret fixant la fin de la transition le 26 mars dernier."

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Rappelant que le décret de suspension "avait fait l’objet des rencontres de plusieurs partis et d’une déclaration", le directeur de publication du journal La Voix du Mali estime que les autorités de la transition ont répondu à la menace des partis politiques d’organiser des manifestations de protestation pour se faire entendre.

De l’avis de Tiambel Guimayara, "les partis aussi sont dans leur plein droit de vouloir engager une discussion politique pour éventuellement se retrouver avec la Transition pour fixer un calendrier."

Les militaires, qui s’étaient engagés à organiser le transfert du pouvoir à un régime civil, se sont maintenus au pouvoir au-delà de la date du 26 mars 2024. "Il est important, très diligent, de discuter de la durée de cette transition et, ensemble, dialoguer autour de cela", a conclu Tiambel Guimbayara.

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