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Des barricades dans la périphérie de Bamako après une médiation infructueuse


Des manifestants réclament la démission du président Ibrahim Boubacar Keita à Bamako, au Mali le 19 juin 2020.
Des manifestants réclament la démission du président Ibrahim Boubacar Keita à Bamako, au Mali le 19 juin 2020.

Des opposants au président malien Ibrahim Boubacar Keïta ont érigé lundi une demi-douzaine de barricades à Bamako, au lendemain d'une médiation ouest-africaine qui a échoué à sortir le Mali de la crise socio-politique qu'il traverse depuis début de juin.

Les Maliens attendaient toujours en début d'après-midi que les chefs de la contestation, mais aussi le camp présidentiel, se prononcent sur la suite des événements, imprévisible après des semaines de tension et des affrontement entre manifestants et forces de l'ordre qui ont fait au moins 11 morts.

Sans commune mesure avec ceux de la semaine passée, les barrages érigés lundi, constitués notamment de barrières et de pneus enflammés, ont été dressés dans des quartiers périphériques de la capitale malienne, ont constaté des journalistes de l'AFP.

En revanche, la circulation était normale sur les trois ponts sur le fleuve Niger reliant les deux moitiés de la capitale malienne, qui avaient été coupés au plus fort du mouvement de contestation. Mais les forces de l'ordre étaient présentes sur chacun d'eux et sur les grands artères.

Au pouvoir depuis 2013, le président Ibrahim Boubacar Keïta est massivement contesté dans la rue depuis juin.

Au climat d'exaspération nourrie depuis des années par l'instabilité sécuritaire liée aux violences jihadistes et intercommunautaires dans le centre et le Nord du pays, le marasme économique ou une corruption jugée endémique, est venue s'ajouter l'invalidation en mai par la Cour d'une trentaine de résultats des législatives de mars-avril.

Le 10 juillet, la troisième grande manifestation contre le pouvoir à l'appel du M5-RFP, a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers à Bamako, les pires dans la capitale depuis 2012.

Arrivée mercredi, une mission de médiation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédeao) conduite par l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan a proposé un plan de sortie de crise, rendu public dimanche.

Il préconise notamment la formation "de toute urgence" d'un gouvernement d'union nationale associant des représentants de la coalition majoritaire, de l'opposition et des membres de la société civile, ainsi que la nomination d'une nouvelle Cour constitutionnelle chargée d'examiner en priorité le litige électoral autour des résultats des législatives.

Pendant les pourparlers, les dirigeants du M5-RFP, alliance hétéroclite de chefs religieux et de personnalités du monde politique et de la société civile à l'origine des manifestations contre le pouvoir et qui réclame en priorité le départ du président Keïta, ont toutefois indiqué qu'ils refusaient d'adhérer à ces propositions.

Avant de quitter Bamako, la délégation de la Cédéao a acté le rejet de ses propositions par le seul M5-RFP mais indiqué qu'elle mettait en place un "comité technique pour assurer le suivi de ses recommandations", laissant entendre que les tractations pourront se poursuivre.

Des messages appelant à la reprise des actions de "désobéissance civile" ont recommencé à circuler sur les réseaux sociaux, après une pause pendant la médiation ouest-africaine.

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