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Quinze Casques bleus blessés dans une attaque au véhicule piégé au Mali


Des Casques bleus de l'ONU du Burkina Faso patrouillent le jour des élections à Tombouctou, le 28 juillet 2013.
Des Casques bleus de l'ONU du Burkina Faso patrouillent le jour des élections à Tombouctou, le 28 juillet 2013.

Quinze Casques bleus de l'ONU, allemands pour la plupart, ont été blessés vendredi matin dans le nord du Mali dans une attaque au véhicule suicide contre une position temporaire, a-t-on appris de sources onusiennes et ministérielle allemande.

Trois des 12 Casques bleus allemands touchés sont grièvement blessés, a dit la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer.

Deux d'entre eux sont dans un état jugé stable tandis que le troisième a été opéré, a-t-elle dit à Bonn (ouest de l'Allemagne).

Tous les blessés ont été évacués de la zone par hélicoptère, a-t-elle dit. Un avion est attendu dans la nuit à Gao, la grande ville proche, pour emporter samedi matin les plus grièvement blessés, a-t-elle ajouté.

Un soldat belge a également été blessé, a rapporté le ministère belge de la Défense dans un communiqué. Il a reçu les premiers soins sur place avant d'être transporté dans un hôpital.

La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a fait état de quinze blessés dans cette attaque au véhicule piégé menée tôt contre une base temporaire près du village d'Ichagara.

La Minusma avait établi là une position depuis jeudi, le temps de sécuriser une opération de remorquage d'un véhicule de la mission, a indiqué une porte-parole de la mission. Le véhicule à remorquer avait été endommagé jeudi par l'explosion d'un engin explosif artisanal.

L'engin avait explosé au passage d'un convoi de la Minusma qui escortait le déploiement d'un bataillon dit "reconstitué" de l'armée malienne, c'est-à-dire intégrant d'anciens rebelles ayant combattu les forces régulières dans le nord avant la signature d'un accord de paix en 2015, a indiqué une source sécuritaire internationale.

Lundi, six soldats de la force antijihadiste française Barkhane et quatre civils avaient été blessés quand une voiture bourrée d'explosifs avait détoné à proximité d'un véhicule blindé français dans les environs de Gossi (centre).

Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste et jihadiste dans le nord, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, malgré le soutien de la communauté internationale et l'intervention de forces de l'ONU, africaines et françaises.

Les indépendantistes ont signé un accord de paix en 2015. Mais le Mali reste en proie aux agissements des groupes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique, aux violences intercommunautaires et aux trafics en tous genres. Les violences se sont propagées au Burkina et au Niger voisins.

La Minusma, forte d'environ 18.300 personnes, dont 13.200 militaires, est régulièrement la cible d'attaques, comme les forces maliennes et françaises. C'est la mission la plus meurtrière pour l'ONU dans le monde.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a condamné "l'attaque ignoble d'aujourd'hui (qui) souligne une fois de plus combien il est important que nous nous opposions aux terroristes".

La France, qui déplore la mort de 50 soldats dans la région depuis 2013, "condamne avec la plus grande fermeté l'attaque (..), réaffirme son plein soutien à la Minusma, qui exerce un rôle essentiel pour la stabilisation du Mali" et "salue l’engagement des pays qui y contribuent", a également déclaré le ministère français des Affaires étrangères.

Après plus de huit ans d'engagement, le président Emmanuel Macron a annoncé en juin une réduction future de la présence militaire française au Sahel, avec la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antijihadiste autour d'une alliance internationale associant des Européens.

"La France demeure auprès de l’ensemble de ses partenaires au Sahel pour lutter contre le fléau du terrorisme", a toutefois insisté le Quai d'Orsay.

Elle avait précédemment suspendu ses opérations conjointes avec les forces maliennes à la suite d'un nouveau coup de force des militaires, le deuxième en neuf mois, faisant du colonel Assimi Goïta le président de transition.

Quelques centaines de personnes se sont à nouveau rassemblées à Bamako pour réclamer le départ de l'armée française, a constaté un journaliste de l'AFP. Cette manifestation a une fois de plus donné lieu à des déclarations d'hostilité plus ou moins vives à l'encontre du déploiement français.

L'engagement français au Mali suscite régulièrement des expressions ou des manifestations hostiles, généralement limitées et souvent doublées d'appels à une intervention de la Russie.

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