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Maintien en détention de 58 personnes arrêtées lors d'une manifestation anti-Mugabe


Des manifestants tenant des fleurs dans ses mains pour symboliser la paix, font face à la police anti-émeute à Harare, Zimbabwe, 17 août 2016.
Des manifestants tenant des fleurs dans ses mains pour symboliser la paix, font face à la police anti-émeute à Harare, Zimbabwe, 17 août 2016.

La justice zimbabwéenne a rejeté vendredi la demande de libération sous caution de 58 personnes arrêtées la semaine dernière lors d'une manifestation contre le président Robert Mugabe, fragilisé par une vague de contestation depuis des semaines.

Le tribunal d'Harare a également décidé de libérer 11 autres personnes - dont un journaliste et des gardes de sécurité interpellés sur leur lieu de travail - en échange du versement d'une caution de 50 dollars chacune.

"En ce qui concerne les autres individus arrêtés, la libération sous caution a été refusée", a déclaré le juge Tendai Mahwe, au terme d'une audience qui a duré quasiment une semaine.

Ce groupe de 69 personnes avait été interpellé le 26 août lors d'une manifestation de l'opposition à Harare, qui avait dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre.

La police anti-émeutes avait tiré des gaz lacrymogène et battu plusieurs personnes. Les manifestants avaient riposté en jetant des pierres à la police, en mettant le feu à des pneus et en arrachant une plaque de rue au nom du président Mugabe.

Promise Mkwananzi, leader du mouvement #Tajamuka (Nous sommes agités), l'un des groupes anti-Mugabe actifs depuis plusieurs semaines, avait aussi été arrêté vendredi. Lundi, il s'était vu refuser sa demande de libération conditionnelle.

Vendredi, le juge Mahwe a cependant critiqué la police pour l'arrestation d'un homme de 68 ans, qui a bénéficié le même jour d'une libération conditionnelle: "La justice a du mal à imaginer comment un homme d'un certain âge a pu participer à des violences".

La décision de justice tombe au lendemain de l'annonce de l'interdiction de manifester dans la capitale pendant 15 jours. Une mesure prise la veille de manifestations organisées par des partis d'opposition pour demander des réformes électorales en vue notamment de la présidentielle de 2018, où Robert Mugabe, 92 ans, compte se représenter pour sa propre succession.

"Interdire les manifestations plonge le Zimbabwe dans un état d'urgence non déclaré", a réagi le secrétaire général du principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Douglas Mwonzora.

Vendredi, la police anti-émeute montait la garde devant le tribunal d'Harare, alors que des canons à eau étaient stationnés à proximité, là où l'opposition avait prévu de se rassembler, avant d'être finalement interdite de manifester.

Depuis plusieurs semaines, un vent de contestation souffle sur le Zimbabwe, en proie à une grave crise économique, qui se traduit notamment par un manque de liquidités et de nourriture. Les manifestants appellent au départ du président Mugabe, qui dirige d'une main de fer le pays depuis 1980.

Avec AFP

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