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Lutte contre les attaques au Bénin et Togo: Amnesty met en garde contre "des violations des droits"


Les forces de sécurité lors des manifestations à Lomé, Togo, 18 octobre 2017.
Les forces de sécurité lors des manifestations à Lomé, Togo, 18 octobre 2017.

Amnesty International a dénoncé mercredi des violations des droits humains commises par les forces de sécurité du Bénin et du Togo dans le cadre de la lutte contre les groupes armés responsables d'attaques meurtrières dans le nord de ces pays.

"Les autorités du Bénin et du Togo doivent veiller à ce que la lutte contre les groupes armés respecte les droits humains" a déclaré l'ONG dans un communiqué publié le jour d'une visite au Bénin du président français Emmanuel Macron.

L'ONG dénonce notamment des arrestations et détentions arbitraires, ciblant des membres de la communauté peule stigmatisée, car parfois accusée de complicité avec les groupes armés.

Elle dénonce également une restriction du droit de manifester au Togo, et de la liberté d'expression au Bénin, après l'arrestation début 2022 de journalistes dans le nord du pays."La menace des groupes armés est (...) utilisée comme prétexte pour restreindre les droits civils et politiques", dénonce Samira Daoud, directrice régionale d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest, citée dans le communiqué.

"Dans ses prochaines discussions avec les autorités béninoises, le président français Macron ne doit pas passer sous silence ces abus au nom d'une lutte mondiale commune contre le terrorisme, ou des intérêts économiques et politiques de la France", ajoute-t-elle. Le président Macron est arrivé mardi soir à Cotonou, où il rencontre mercredi son homologue béninois Patrice Talon.

Depuis la fin de l'année 2021, le nord du Bénin et du Togo sont meurtris par des attaques perpétrées par des groupes armés qui sévissaient jusque-là chez ses voisins burkinabè et nigérien. Certaines de ses attaques ont été revendiquées par des groupes jihadistes.

Les armées béninoise et togolaise sont déployées dans la partie septentrionale pour contenir la progression de ces groupes vers le sud. Les deux pays sont régulièrement accusés par les organisations de droits humains de dérives autoritaires.

Le président togolais Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans. Il a été réélu lors de scrutins qui ont tous été contestés par l'opposition.

Quant au président béninois Patrice Talon, il est accusé depuis sa première élection en 2016 d'avoir engagé son pays dans une fulgurante modernisation au prix d'un important recul de la démocratie. La plupart des grandes figures de l'opposition dans ce pays ont été poursuivies par la justice. Elles vivent désormais en exil ou sont emprisonnées.

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