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Londres donnera le coup d'envoi du Brexit le 29 mars


Des manifestants tiennent des pancartes lors d'une protestation en faveur d'amendements au projet de loi sur le Brexit à l’extérieur du Parlement britannique, à Londres, le 13 mars 2017.
Des manifestants tiennent des pancartes lors d'une protestation en faveur d'amendements au projet de loi sur le Brexit à l’extérieur du Parlement britannique, à Londres, le 13 mars 2017.

Le gouvernement britannique déclenchera le 29 mars le processus historique de divorce avec l'Union européenne, coup d'envoi de deux années de négociations complexes qui mettront un terme à plus de quarante ans d'une relation tourmentée.

Le Royaume-Uni devrait ainsi se retrouver en 2019 hors de l'UE, devenant le premier pays à quitter le club, après le référendum du 23 juin dernier qui a décidé du Brexit et a laissé le pays profondément divisé.

Le représentant du Royaume-Uni auprès de l'UE a informé le bureau du président du conseil de l'UE Donald Tusk que la Grande-Bretagne avait l'intention d'activer l'article 50 du Traité de Lisbonne le 29 mars, a annoncé lundi le porte-parole de Downing Street lors d'un point-presse.

"Nous voulons que les négociations commencent rapidement", a-t-il souligné. "Il y a aura une lettre, elle (la Première ministre Theresa May) va notifier le président Tusk par écrit", a-t-il détaillé, rappelant que Mme May "fera également une déclaration devant le Parlement".

Un sommet de dirigeants européens se tiendra dans les "quatre à six semaines" suivantes, a annoncé dans la foulée une source européenne à l'AFP, le déclenchement fin mars du divorce ne laissant pas "suffisamment temps" pour un sommet dans la première semaine d'avril comme initialement prévu.

Les 27 devront fixer le cap et les "lignes rouges" dans les pourparlers, face à des Britanniques susceptibles d'exploiter les divisions au sein du bloc.

"J'ai fixé mes objectifs. Il s'agira notamment d'obtenir un accord de libre-échange satisfaisant et de continuer à coopérer sur les questions telle que la sécurité", a affirmé lundi Theresa May, lors d'un déplacement au pays de Galles.

Mme May veut mettre en œuvre un Brexit "clair et net" impliquant la sortie du marché unique, afin de pouvoir reprendre le contrôle de l'immigration.

Le ministre chargé du Brexit David Davis a évoqué dans un communiqué "la négociation la plus importante pour ce pays depuis une génération".

A Bruxelles, un porte-parole de l'Union européenne a indiqué que "tout était prêt". "Dans les 48 heures de l'activation par le Royaume-Uni de l'article 50, je présenterai l'ébauche des lignes directrices du Brexit pour les Etats membres de l'UE à 27", a écrit sur Twitter Donald Tusk.

Le président de l'eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a lui dit attendre "du réalisme" de la part du gouvernement britannique, sur le "prix" du Brexit et le "calendrier" des négociations notamment.

Le déclenchement du Brexit ouvre la période de négociations de sortie de l'UE qui doit durer deux ans. Il interviendra après la date hautement symbolique du 25 mars, 60e anniversaire du traité de Rome qui a fondé la Communauté européenne, au moment où l'Union est en pleine réflexion sur son avenir.

Les pourparlers ne devraient véritablement débuter que six à huit semaines après le déclenchement du Brexit, une fois que la Commission aura donné son vert et que son négociateur, le Français Michel Barnier, aura reçu un mandat des 27 autres pays de l'UE.

Très sensibles politiquement, les négociations s'annoncent aussi ardues du point de vue légal au vu de l'étendue des dossiers qu'elles couvriront.

Le Parlement britannique avait donné son feu vert au déclenchement du Brexit le 13 mars. Le même jour, la Première ministre d'Ecosse, Nicola Sturgeon avait ajouté à la complexité de la situation en annonçant son intention de demander pour fin 2018 ou début 2019 un nouveau référendum d'indépendance, mettant ainsi en jeu l'unité du pays.

Le Parlement régional écossais doit se prononcer ce mercredi sur cette demande et devrait l'entériner. Le précédent référendum, en septembre 2014, s'était soldé par un maintien dans le Royaume avec 55% des voix.

Mme Sturgeon a justifié sa demande par "le mur d'intransigeance" opposé par le gouvernement de Mme May alors que les Ecossais avaient voté à 62% pour rester dans l'UE et souhaitent au moins rester membres du marché unique européen.

Theresa May a répondu que ce n'était "pas le bon moment" pour un tel référendum, impliquant qu'il ne pouvait avoir lieu au moment où le pays négocie sa sortie de l'UE, lui compliquant ainsi la tâche.

Avec AFP

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