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L'incendie de Fort McMurray, pire catastrophe naturelle du Canada


Un feu de forêt brûle pendant que des personnes évacuées ont été bloqués au nord de Fort McMurray, en Alberta sur la route 63 , le 6 mai 2016
Un feu de forêt brûle pendant que des personnes évacuées ont été bloqués au nord de Fort McMurray, en Alberta sur la route 63 , le 6 mai 2016

L'incendie monstre qui a ravagé en mai une partie de Fort McMurray, dans l'Ouest canadien, constitue la pire catastrophe naturelle de l'histoire du pays, selon l'association canadienne des assureurs qui y voit la manifestation du changement climatique.

Près de deux mois jour pour jour après l'évacuation en urgence de cette ville du nord de l'Alberta, coeur de l'industrie pétrolière du pays, l'association des compagnies d'assurance a fait les comptes: le feu a causé pour 3,58 milliards de dollars canadiens (2,49 milliards d'euros) de dégâts assurés.

Le gigantesque brasier, surnommé par les pompiers "la bête", "est de loin la catastrophe naturelle la plus chère de l'histoire canadienne", a ainsi résumé jeudi le Bureau d'assurance du Canada (BAC).

Jusqu'à présent, le pire désastre avait été les inondations monstres ayant frappé en 2013 la même province, avec des pertes de 1,7 milliard de dollars canadiens, selon cette organisation professionnelle.

Face à l'avancée extrêmement rapide des flammes, qui avaient commencé à ceinturer cette ville champignon perdue dans la forêt boréale, les autorités avaient décrété début mai l'évacuation des 100.000 habitants de la zone.

Sixième producteur mondial de pétrole, le Canada avait de fait connu une chute drastique de sa production estimée à 1,2 million de barils en moins par jour.

- Feux et inondations 'extrêmes' -

Jusqu'à 3.000 pompiers, certains venus des Etats-Unis et d'Afrique du Sud, ont combattu nuit et jour le feu, permettant de sauver près de 85% des résidences de Fort McMurray, devenu un oasis au milieu d'un désert de 6.000 km2 d'arbres calcinés.

Malgré tout, 2.400 bâtiments ont été détruits ou endommagés par les flammes, et les assureurs ont enregistré plus de 27.000 réclamations pour des biens personnels, plus de 12.000 autres pour des véhicules, et plus de 5.000 demandes d'indemnisations concernant des commerces, indique le BAC.

"Ces feux de forêt et les dommages assurés qu'ils ont provoqués prouvent malheureusement, une fois de plus, que les événements météorologiques extrêmes continuent d'augmenter en fréquence et en gravité", a déclaré Don Forgeron, PDG du Bureau d'assurance du Canada.

Le feu, causé par l'homme selon les enquêteurs fédéraux, s'est rapidement propagé en raison du faible taux d'humidité qui régnait alors dans la forêt boréale. L'Alberta a en effet connu un printemps précoce et particulièrement sec et chaud, après un hiver faible en chutes de neige.

"Au cours des dernières années, des feux de forêts et des inondations extrêmes ont dévasté nos communautés. C'est pourquoi, notre pays doit adopter une approche plus disciplinée et plus rigoureuse sur la préparation de la population aux incendies et aux inondations", a plaidé M. Forgeron.

Alors que le gouvernement libéral de Justin Trudeau souhaite être à l'avant-garde de la lutte contre le réchauffement de la Terre, le PDG du Bureau d'assurance du Canada a appelé à "bâtir un pays plus résilient afin de protéger les personnes touchées par les conséquences directes des changements climatiques".

Avec AFP

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