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Ligue des champions d'Afrique: Al-Ahly - Zamalek, finale enflammée


Les supporters du Zamalek lors d’un match contre l’USM Alger à Alexandrie, Egypte, le 2 juin 2017.
Les supporters du Zamalek lors d’un match contre l’USM Alger à Alexandrie, Egypte, le 2 juin 2017.

Deux clubs d'un même pays, l'Egypte, et d'une même ville, Le Caire: la Ligue des champions d'Afrique propose vendredi (19H00 GMT) une finale inédite et enflammée entre deux géants du continent, malgré le huis clos imposé pour cause de pandémie de nouveau coronavirus.

L'ex-patron de la Ligue arabe Amr Moussa, lui-même né au Caire --mégalopole la plus peuplée d'Afrique avec Lagos--, a même été jusqu'à qualifier les deux rivaux de "plus grands partis populaires" d'Egypte.

Et cette rivalité historique entre Al-Ahly et Zamalek s'est encore exacerbée après leur rencontre de Supercoupe d'Egypte en septembre 2019, remportée par Al-Ahly 3-2. Le match avait été suivi d'incidents.

"Al-Ahly et Zamalek sont comme des frères, et malheureusement le fanatisme existe seulement parmi les supporteurs", assure toutefois Hazem Emam, ex-joueur de Zamalek et de la sélection.

Al-Ahly a déjà remporté huit fois le titre de la Ligue des champions d'Afrique et 42 fois celui de champion d'Egypte. Zamalek a empoché le titre africain cinq fois, à égalité avec le club congolais du Tout Puissant Mazembé, et compte 12 titres égyptiens.

Certes, le joueur star égyptien Mohamed Salah (Liverpool) n'a jamais joué dans leurs rangs. Mais leur popularité est immense dans le pays.

- "Non au fanatisme" -

Lundi, le ministre égyptien des Sports Ashraf Sobhi a appelé à une rencontre pour dire "non au fanatisme", au stade international du Caire.

Malgré cet appel à la modération, les esprits ont commencé à s'échauffer sur les plateaux de télévision, ce qui a incité l'Autorité nationale des médias à suspendre plusieurs programmes.

Les gouvernorats du pays sont en alerte maximale en raison de possibles incidents entre supporters, mais le gouvernement dit ne pas avoir imposé de couvre-feu.

Le huis clos, du fait de la pandémie de Covid-19 qui frappe aussi durement l'Egypte, confirmé jeudi dans un communiqué conjoint de la Confédération africaine (CAF) et de la Fédération égyptienne (EFA) est un casse-tête en moins. Mais aussi un crève-cœur pour les amateurs de grandes ambiances: le stade international du Caire, d'une capacité de 74.000 spectateurs, sonnera désespérément creux.

Les fans devraient en revanche pouvoir regarder le match à la télévision dans des clubs ou centres pour la jeunesse --mais pas dans les cafés et lieux publics.

Selon l'ancien joueur d'Al-Ahly, Walid Salah el-Din, la tenue du Mondial des clubs au Qatar en février, avec notamment la participation du Bayern Munich champion d'Europe, "a ajouté de l'intensité à la confrontation", ticket d'entrée pour la compétition.

Parallèlement, le Covid-19 est aussi venu perturber les deux équipes après l'infection d'au moins six joueurs, selon les derniers résultats jeudi matin, trois dans chaque camp: Walid Suleiman, Mahmoud Abdelmoneim "Kahraba", Saleh Gomaa côté Al-Ahly, et Mahmoud Hamdi "Al-Wansh", Youssef Obama ainsi que Abdallah Gomaa côté Zamalek.

D'autres joueurs, comme Hazem Emam et Mohamed Hassan de Zamalek, sortent de convalescence.

- Atouts majeurs -

Selon Hazem Emam, le "football collectif" constitue le trait de caractère distinctif d'Al-Ahly depuis l'arrivée de l'entraîneur sud-africain Pitso Mosimane en octobre.

A la tête des Mamelodi Sundowns, Mosimane avait battu Zamalek en 2016 (3-0, 0-1).

Au Caire, a remplacé le Suisse René Weiler, utilisant comme atouts majeurs le gardien Mohamed el-Shennawi et la star Mohamed Magdi "Afsheh".

Ahly peut aussi compter sur le défenseur international tunisien Ali Maaloul, le milieu malien Aliou Dieng et l'attaquant nigérian Junior Ajayi.

"Mosimane a libéré les joueurs des restrictions imposées par l'ancien entraîneur, ce qui leur donne l'avantage", selon Salah el-Din.

Mais l'entraîneur de Zamalek, le Portugais Jaime Pacheco, se dit lui aussi confiant envers ses joueurs, leurs fortes personnalités et leur capacité à "faire plaisir aux supporters".

Avec son ancien entraîneur français Patrice Carteron, Zamalek avait remporté la Supercoupe d'Afrique en février aux Emirat arabes unis contre l'Espérance sportive de Tunis (3-1).

Et Mahmoud Alaa sera là pour compenser l'absence de Mahmoud Hamdi "Al-Wensh", un des meilleurs défenseurs du pays.

Pour atteindre la finale, Al-Ahly s'est qualifié en battant le Wydad de Casablanca (2-0 et 3-1), et Zamalek le Raja Casablanca (1-0 et 3-1), après plusieurs reports de matches en raison du nouveau coronavirus.

Les deux équipes se sont déjà affrontées en Ligue des champions en 2005, 2008, 2012 et 2013. Al-Ahly l'a emporté cinq fois et trois matches se sont soldés par un nul. Mais c'est donc la première fois que les rivaux cairotes s'affrontent pour le titre suprême africain.

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