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Libye : l'ONU inquiète d'un processus politique "plus lent que l'expansion" de l'EI


Martin Kobler, chef de la mission de l'ONU en Libye
Martin Kobler, chef de la mission de l'ONU en Libye

Le chef de la mission de l'ONU en Libye s'est inquiété mercredi d'un processus politique "plus lent que l'expansion militaire" du groupe Etat islamique (EI), après le rejet en l'état du gouvernement d'union nationale par le Parlement de Tobrouk.

"Je travaille dans l'idée que le verre est désormais à moitié plein", a déclaré à Tunis Martin Kobler, en se félicitant que le Parlement internationalement reconnu ait voté sur la base de l'accord signé en décembre au Maroc.

"Beaucoup de députés qui boycottaient ont participé au vote, c'était une très décision courageuse", a avancé le diplomate allemand devant la presse. Il n'existe, "en situation de crise", "aucun processus de négociations politiques sans obstacles", a-t-il relevé.

Pour autant, la communauté internationale "exprime son impatience", a-t-il souligné, en allusion à l'évocation par l'Union européenne de possibles sanctions contre des responsables libyens accusés d'entraver le processus.

"Il m'arrive moi-même de penser que la situation politique évolue plus lentement que la situation militaire. Le processus politique doit être plus rapide que l'expansion de Daech" (acronyme arabe de l'EI), a-t-il clamé.

Selon M. Kobler, pendant que "les forces politiques discutent (...) de l'accord", "Daech et les autres organisations terroristes agissent et volent ses terres au peuple libyen".

L'EI a profité ces derniers mois du vide politique pour s'établir et accroître sa présence en Libye.

Après un laborieux processus de négociations, un accord sur un gouvernement d'union a été signé mi-décembre au Maroc, avec la désignation d'un Premier ministre, Fayez el-Sarraj. Il a toutefois été rejeté lundi, dans sa forme actuelle, par le Parlement de Tobrouk.

M. Sarraj s'est engagé lundi à proposer une nouvelle équipe d'ici 10 jours, mais la tâche s'annonce délicate. L'un des contentieux porte sur le sort du général Khalifa Haftar, qui s'est imposé comme le commandant des forces des autorités reconnues internationalement. Sa mise à l'écart est l'une des conditions posées par le Congrès général national (CGN), installé à Tripoli.

"Nous ne discutons jamais des noms. Les Nations unies ne s'ingèrent jamais dans les affaires intérieures. Le processus doit être mené par les Libyens, avec le soutien de l'ONU", a commenté Martin Kobler. "J'espère que cette échéance de 10 jours sera respectée", a-t-il ajouté.

AFP

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