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La justice égyptienne libère un médecin qui a pratiqué une excision mortelle sur une fille de 12 ans


Session d'éducation sur l'éradication des mutilations génitales féminines à Minia, en Égypte, le 13 juin 2006. (Reuters)
Session d'éducation sur l'éradication des mutilations génitales féminines à Minia, en Égypte, le 13 juin 2006. (Reuters)

Un tribunal égyptien a libéré un docteur qui a excisé une fille de 12 ans, provoquant sa mort et suscitant une vague d'indignation sur les réseaux sociaux. La libération du gynécologue a coïncidé avec la Journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines, le 6 févier.

Le gynécologue a indiqué avoir mené cette opération fin janvier seul dans sa clinique privée "sans aucun anesthésiste ou infirmière présents" à ses côtés, selon les procureurs cités par des médias locaux, qui ont annoncé sa libération.

La fillette, qui se prénommait Nada, est décédée d'une hémorragie peu après et son père a porté plainte contre le gynécologue. La police avait arrêté le docteur, mais également les parents de la victime et une de ses tantes, avant de libérer ces derniers quelques jours plus tard.

D'après les médias locaux, le gynécologue a été libéré contre le paiement de 50.000 livres par le tribunal de Manfalout, à 400 km au sud du Caire, tandis que le Conseil national pour les femmes avait appelé à "une peine maximale pour tous ceux ayant participé à ce crime".

Sur les réseaux sociaux, les internautes se sont également émus du sort de Nada, dénonçant la pratique de l'excision. Selon la loi égyptienne, l’excision est passible de sept ans de prison et jusqu'à 15 ans de réclusion si elle "entraîne une infirmité permanente ou la mort". Une loi rarement appliquée.

Dar Al-Ifta, l'institution gouvernementale chargée de rendre des édits religieux, a publié le même jour, Journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines, un communiqué condamnant toute mutilation génitale féminine, soulignant qu'elles étaient "interdites" par la loi islamique.

Selon une étude publiée en 2016 par le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (Unicef), près de 90% des femmes et filles égyptiennes entre 15 et 49 ans ont été excisées.

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