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Les responsables de l'UA et de la CEDEAO à Bamako pour le sommet sur le Mali


Bamako était le théâtre jeudi d'une manifestation à la veille du sommet sur l'intervention militaire envisagée dans le nord du Mali
Bamako était le théâtre jeudi d'une manifestation à la veille du sommet sur l'intervention militaire envisagée dans le nord du Mali
Des centaines de maliens ont manifesté jeudi à Bamako, à la veille d’un sommet international sur la planification de l’intervention militaire africaine dans le nord du Mali.

La nouvelle présidente de la commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma est arrivée au Mali pour participer à cette réunion dont le but est de permettre aux Maliens, à l'UA et à la CEDEAO de faire avancer les préparatifs de l’opération.

Cela fait des mois que le Conseil de sécurité de l’Onu appelle la CEDEAO à fournir un plan plus détaillé de l’intervention militaire envisagée dans le nord du Mali, région toujours aux mains des milices islamistes liées au réseau Al-Qaïda qui l’ont occupée en avril.

La semaine dernière, le Conseil a adopté à l'unanimité la résolution 2071 qui invite les autorités maliennes à engager un dialogue politique avec les groupes rebelles maliens non-terroristes et les représentants de la population du Nord Mali. Le Conseil a aussi souhaité l’accélération des préparatifs en vue d’une intervention militaire. La CEDEAO et l’UA disposent de 45 jours pour présenter un plan.

Une fois ce plan soumis, le Conseil pourra voter pour approuver une telle intervention, ou demander une révision du projet. Ce qui pourrait faire trainer les choses pendant plusieurs semaines, voire plus.

Mais de son côté, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a évoqué une opération qui, selon lui, pourrait commencer d’ici à quelques semaines. C’est du moins ce qu’il a précisé dans une interview à la télévision. Se pourrait-il que Paris cherche à accélérer un processus qui traine, d’autant que six otages français sont actuellement détenus au Sahel ? Certains analystes y voient une tentative d’intimidation des groupes armés qui pourraient préférer alors rejoindre la table des négociations. Une option préférable pour nombre d’acteurs dans cette crise, y compris l’Onu.

Pendant que la CEDEAO et l’UA mettent au point les derniers détails d’une intervention, les médiateurs pourraient poursuivre leurs efforts pour négocier une paix séparée avec les milices plus ouvertes à un arrangement, notamment les Touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), et même peut-être Ansar Dine. Ce qui permettrait, de l’avis des analystes, d’isoler les éléments les plus extrémistes, notamment Al-Qaida au Maghreb Islamique, au sein desquels on recense beaucoup d’étrangers.

Néanmoins, un chercheur de l’Institut pour les études de sécurité de Prétoria, David Zounmenou, déplore le bras-de-fer politique en cours à Bamako qui, selon lui, pourrait saper les négociations. « Il n’y a pas de cohérence politique à Bamako depuis le coup d’Etat du 22 mars, donc, en l’absence d’une transition politique cohérente à Bamako, aucune tentative de médiation n’aboutira », a estimé M. Zounmenou.

Kwesi Aning, directeur pour la recherche au Centre international Kofi Annan de maintien de la paix à Accra, au Ghana, se veut réaliste. Pour des raisons techniques, dit-il, la CEDEAO aura besoin d’au moins quatre mois pour déployer ses forces au Mali, une fois qu’elle aura obtenu le feu vert de l’Onu.

Paris se dit prêt à fournir des appuis logistiques, et l’Union européenne (UE) envisage d’envoyer des conseillers militaires.
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