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Les Tchadiens qui se rétablissent du coronavirus ont du mal à être acceptés


Un local d'un hôpital public de N'Djamena, le 27 juillet 2017. (VOA/André Kodmadjingar).
Un local d'un hôpital public de N'Djamena, le 27 juillet 2017. (VOA/André Kodmadjingar).

Les malades guéris de la maladie Covid-19 au Tchad sont marginalisés par leur entourage. Même certains agents de santé qui ont été contaminés en plein exercice de leurs fonctions ne sont pas épargnés. Des malades guéris sont rejetés par leur famille et trouvent refuge dans les lieux de culte.

Mathias Dourang, étudiant en 4e année de droit à l’université de N’Djamena, dit avoir été stigmatisé toutes les fois qu’il sort dans le quartier. On l’appelle "coronavirus", "Covid-19" en terme de moquerie alors qu’il avait été déclaré guéri par les autorités médicales.

Attestation en main, il devient sans domicile fixe. Rejeté par sa famille qui dit avoir subi beaucoup de préjudices et d’humiliation à cause lui, il trouve refuge à l’église depuis trois semaines. Mathias Dourang demande au gouvernement d’accorder une protection juridique aux personnes qui sont victimes de cette maladie. Il invite aussi ceux qui se sont rétablis à briser le silence afin que cette stigmatisation s’arrête.

Abba Zène, oncle du jeune étudiant guéri, affirme que sa famille était confinée, à cause de lui, pendant 14 jours et il considère cela comme une humiliation. Il dénonce la manière dont son neveu est parti se faire dépister et mettre en quarantaine et se dit découragé par son comportement.

Les Tchadiens guéris du coronavirus sont stigmatisés
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Profitant de la fermeture des lieux de culte, Mathias Dourang a élu domicile à l’église de l’Assemblée évangélique de Pentecôte du Tchad. Pour l’apôtre de l'église, Bamaré Jacques, il faut simplement avoir confiance aux médecins qui l’ont traité et ont attesté qu’il est totalement guéri. Il lance un appel à tous les Tchadiens afin qu'ils arrêtent de rejeter les malades guéris de la maladie covid-19.

Même le personnel soignant n’est pas épargné.

Manguelso Bang Beni, technicien supérieur en soins infirmiers, guéri après s’être infecté dans le cadre de la prise en charge d’un patient qui avait cette maladie, affirme à VOA Afrique qu’il est souvent stigmatisé par ses collègues.

Il témoigne que ses collègues se méfient de lui et le surnomment "corona". Il se dit choqué, et préfère ignorer ce surnom.

Pour Bessimbaye Nadlaou, chef de service du laboratoire à l’hôpital général de référence national, les personnes guéries ne présentent aucun risque pour leur entourage.

"En virologie, lorsque qu’un malade est guéri par réaction anticorps, il y a certains de ces anticorps qui circulent dans le sang après guérison. Même si quelques années après la même maladie va revenir, les anticorps sont là donc ils vont réagir automatiquement pour l’éliminer. C’est quand la personne devient de plus en plus vieille que les anticorps diminuent, c’est en ce moment qu’on est exposé. C’est ceux qui n’ont pas encore fait la maladie qui vont s’inquiéter", a-t-il déclaré.

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