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Les investissements d'Harvard dans les terres agricoles dénoncés par deux ONG


L’Université Harvard, à Cambridge, le 5 avril 2000.
L’Université Harvard, à Cambridge, le 5 avril 2000.

La prestigieuse université américaine d'Harvard a dépensé énormément d'argent depuis la crise financière pour acheter des terres agricoles, mais ces investissements sont parfois liés aux déplacements de communautés et nuisent à l'environnement, dénoncent deux associations dans un rapport.

"Le Fonds de dotation d'Harvard a dépensé environ un milliard de dollars pour faire l'acquisition d'environ 850.000 hectares de terres agricoles à travers le monde" au cours des dix dernières années, écrivent dans ce document diffusé jeudi GRAIN et le Réseau brésilien pour la justice sociale et les droits humains (Rede Social).

Mais, remarquent les organisations, certaines de ces acquisitions "ont contribué au déplacement et à l'intimidation de communautés traditionnelles, à la destruction de l'environnement et à des conflits liés à l'eau".

Le rapport met particulièrement en avant des cas d'accaparement de terres au Brésil, dans la région du Cerrado, où Harvard a acquis près de 300.000 hectares.

Il évoque également la destruction de lieux de sépultures aborigènes en Australie, des tensions avec des familles en Afrique du Sud ou encore des manœuvres détournées pour le contrôle de l'eau en Californie.

Pour parvenir à leurs conclusions, les associations ont passé au peigne fin les déclarations de revenus de certaines des plus importantes filiales du Fonds, et sont ensuite allées sur le terrain pour vérifier l'impact de certaines transactions sur les communautés locales.

Contacté par l'AFP, le Fonds de dotation d'Harvard assure "prendre en compte les problématiques environnementales, sociétales et de gouvernance pour tous ses investissements".

Dans le cadre d'une vaste refonte de sa stratégie d'investissements, l'équipe qui gère les actifs en ressources naturelles "a beaucoup travaillé au repositionnement de son portefeuille", souligne le Fonds.

Nombre d'actifs ont déjà été vendus et l'université s'est rapprochée des gérants des terres et fermes encore sous son contrôle afin de s'assurer "que nous pouvons laisser les terres et les communautés en meilleur état que quand nous y avons investi".

Les associations appellent toutefois Harvard à cesser l'ensemble de ses investissements dans les terres agricoles et à prendre des mesures immédiates pour résoudre tous les conflits liés à ses propriétés foncières.

"Les transactions foncières agricoles d'Harvard devraient servir de mise en garde pour les investisseurs institutionnels qui considèrent actuellement la possibilité de se lancer dans ce secteur", a remarqué dans un communiqué Devlin Kuyek, chercheur pour GRAIN.

Avec AFP

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