À 14h20, Jean-Baptiste Ndorerimana, étudiant rwandais à l'université de Goma est déjà près de la petite barrière – le surnom du poste-frontière. Il se dépêche, car à 15 heures, elle sera fermée.
"Nous sommes obligés de traverser la frontière avant 15 heures, explique-t-il. Ceci impacte négativement mes études car je suis obligé de partir avant la fin des cours." Pour surmonter cette difficulté, il envisage simplement de déménager : "J'envisage de m'installer définitivement ici, dans la ville de Goma."
La frontière fermée, toutes les femmes actives à la petite barrière seront forcées de rentrer chez elles. Mado Ntamwinja, est cambiste, face au manque a gagner, elle pense que la mesure devrait être levée.
"Dès que c'est 15 heures, toutes les activités cessent ici et nous rentrons à la maison, regrette-t-elle. Que les autorités remettent les heures de fermeture des comme avant, sinon nous allons mourir de faim. Nous rentrons souvent sans travailler."
Pour les personnes handicapées physiques tenant des petits commerces transfrontaliers, la situation est aussi très compliquée.
"Auparavant, nous amenions des légumes du Rwanda pour les vendre ici à Goma, explique Mamy Kulimushi, membre de l'association des personnes handicapées physiques Tuungane. Mais actuellement nous sommes obligés de rentrer tôt à nos domiciles et ça nous pénalise. Qu'on repousse l'heure même à 16 heures, ça pourra nous faciliter."
Les habitants face aux restrictions à la frontière entre la RDC et le Rwanda
Les restrictions d'horaires d'ouverture de la frontière entre la RDC et le Rwanda décidées par le gouvernement congolais suite aux tensions entre les deux pays affectent beaucoup les frontaliers. À Goma, les étudiants et les petits commerçants sont les plus touchés.
Goma —