Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Les Cubains peuvent enfin voyager en mer après des décennies d'interdiction


Fidel Castro, au centre, le président Raul Castro de Cuba, à droite, et le deuxième secrétaire du Comité central du Parti communiste José Ramon Machado Ventura assistent à la fermeture du 7e Congrès du Parti communiste cubain à La Havane, Cuba, le mardi 19 Avril 2016. (Ismael Francisco/Cubadebate via AP)
Fidel Castro, au centre, le président Raul Castro de Cuba, à droite, et le deuxième secrétaire du Comité central du Parti communiste José Ramon Machado Ventura assistent à la fermeture du 7e Congrès du Parti communiste cubain à La Havane, Cuba, le mardi 19 Avril 2016. (Ismael Francisco/Cubadebate via AP)

Nouveau signe de détente à Cuba dans le cadre du rapprochement avec les Etats-Unis : les Cubains pourront désormais voyager en bateau, après des dizaines d'années d'interdiction pour lutter notamment contre l'émigration illégale.

Le gouvernement de Raul Castro a annoncé vendredi la levée des principales restrictions de voyage par voie maritime pour tous les Cubains. Une mesure qui entrera en vigueur dès mardi, selon une communication officielle parue dans le journal officiel Granma.

Désormais, les Cubains pourront embarquer et débarquer sur l'île en tant que passagers ou membres d'équipage de bateaux de marchandises ou de croisière.

Le gouvernement a décidé d'autoriser "l'entrée et la sortie des citoyens cubains, indépendamment de leur statut migratoire, en tant que passagers ou membres d'équipage", précise le texte ajoutant que les passagers des navires de plaisance seraient bientôt concernés "de manière graduelle" par ces mesures.

Ces restrictions avaient commencé à être imposées peu après l'arrivée au pouvoir des "barbudos" en 1959, d'abord pour juguler les débarquements de Cubains anticastristes soutenus et armés par les Etats-Unis.

Elles avaient par la suite été renforcées dans la foulée de plusieurs vagues d'immigration. D'abord motivée par le contexte politique dans les années 1960-70 et 1980, cette immigration est ensuite devenue principalement économique.

Cuba a consenti à supprimer ces restrictions de voyages dans le cadre du processus de normalisation des relations avec les Etats-Unis initié en décembre 2014 et scellé en mars par une visite historique de Barack Obama à La Havane, la première d'un président américain en exercice depuis 88 ans.

Dernier obstacle levé pour les croisières

Cette nouvelle disposition - à laquelle s'ajoute la reprise des vols commerciaux entre les deux pays prévue cet été après une cinquantaine d'années d'interruption - lève le principal obstacle à la reprise prochaine des croisières entre les Etats-Unis et Cuba.

Le croisiériste américain Carnival a été le premier cette année à recevoir l'autorisation d'organiser des traversées entre les deux pays, mais jusqu'à présent la compagnie n'avait pas accepté les réservations de Cubains.

"C'est une issue positive, et sous sommes extrêmement heureux. Nous voulons exprimer notre sincère gratitude à Cuba", a réagi à Miami Arnold Donald, PDG du principal opérateur mondial de croisières, Carnival Corporation.

La première croisière de Carnival vers l'île est prévue du 1er au 7 mai, avec l'objectif de promouvoir les échanges culturels entre les deux anciens ennemis de la Guerre froide.

Toutefois, en vertu de l'embargo commercial et financier américain imposé à l'île depuis 1962, les passagers américains de ces croisières devront répondre aux critères des 12 catégories de voyages autorisés (religieux, universitaires, sportifs ou culturels notamment).

Dans sa note de mardi, La Havane relève le "contraste" entre ces restrictions "qui empêchent les Américains de voyager librement à Cuba" et les assouplissements consentis par Cuba.

Le récent rapprochement entre La Havane et Washington a provoqué ces derniers mois un afflux de Cubains aux Etats-Unis dans la crainte d'une disparition du régime spécial d'immigration dont ils y bénéficiaient.

Entre septembre 2014 et juin 2015, 27.296 Cubains ont rejoint les Etats-Unis soit un bond de 78% en un an, selon les douanes américaines.

Car la loi américaine d'Ajustement (1966) prévoit pour les Cubains émigrant clandestinement vers les Etats-Unis le droit d'asile, un permis de travail et autres avantages rendant alléchant le départ, par la mer ou via des pays tiers pour les plus chanceux.

Depuis le début du dégel, La Havane a réclamé à plusieurs reprises la levée de cette loi.

En 1994, pour contrôler l'afflux de réfugiés, Washington a signé un accord avec La Havane qui prévoit l'accueil de ceux qui parviennent à gagner les côtes et le renvoi des clandestins interceptés en mer : c'est la loi dite "pieds secs, pieds mouillés".

Par la suite, La Havane a durci les règlementations sur les voyages de Cubains en mer, prohibant notamment la construction ou la réparation de bateaux sur l'île, sans jamais parvenir à dissuader totalement les candidats à la périlleuse traversée du Détroit de Floride.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG