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Le président angolais dénonce "l'empire" dos Santos


Eduardo dos Santos et Joao Lourenço, lors du rassemblement de clôture de la campagne présidentielle à Luanda, le 19 août 2017.
Eduardo dos Santos et Joao Lourenço, lors du rassemblement de clôture de la campagne présidentielle à Luanda, le 19 août 2017.

Le président angolais Joao Lourenço s'en est pris à la famille de son prédécesseur José Eduardo dos Santos qu'il a accusée, sans la nommer, d'avoir bâti un "empire économique" grâce à "des fonds publics".

Le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, "devrait être le premier à faire entendre sa voix chaque fois qu'il y a des signes inquiétants de constitution d'un empire économique de la part d'une famille, d'une personne (...), en particulier lorsque des fonds publics sont utilisés dans des entreprises avant d'être semble-t-il privatisés", a déclaré M. Lourenço.

Le président angolais et patron du MPLA s'exprimait lors d'une réunion du comité central de son parti à Luanda.

Le MPLA "doit empêcher les employés de grands travaux publics tels que les ports, les ponts, les aéroports et les cimenteries de les confier à nos enfants ou à leurs proches s'ils ne respectent pas les règles des marchés publics", a insisté Joao Lourenço.

Le MPLA n'aurait pas non plus dû permettre qu'"un jeune inexpérimenté" puisse gérer des milliards de dollars, a-t-il estimé en référence implicite à José Filomeno dos Santos, fils de l'ex-chef de l'Etat.

José Filomeno dos Santos est actuellement incarcéré dans une vaste affaire de détournement qui remonte à l'époque où il dirigeait le fonds souverain du pays.

Joao Lourenço a succédé en septembre 2017 à José Eduardo dos Santos, qui a dirigé l'Angola pendant trente-huit ans, un règne au cours duquel il a mis l'économie du pays en coupe réglée.

Le nouveau président a rapidement pris ses distances vis-à-vis de son ancien mentor, et fait le ménage dans les entreprises publiques, en visant notamment des proches de dos Santos, au nom de la lutte contre la corruption.

Aujourd'hui, la guerre verbale semble déclarée entre le président Lourenço et la famille de son prédécesseur.

"Dans cette lutte contre la corruption, ceux qui perdent leurs privilèges acquis depuis de longues années devraient avoir la sagesse (...) de ne pas se présenter comme des victimes", a encore estimé vendredi Joao Lourenço.

Il a aussi répondu à Isabel dos Santos, fille de l'ancien président, qui avait estimé sur Twitter la semaine dernière que la situation devenait "de plus en plus tendue en Angola, avec la possibilité que la crise économique existante se double d'une crise politique profonde ".

"Nous sommes surpris que les citoyens angolais invoquent, voire souhaitent et même financent une instabilité politique dans un pays comme l'Angola", lui a répondu le président du MPLA.

La semaine dernière, José Eduardo dos Santos avait organisé une conférence de presse surprise, au cours de laquelle il avait réfuté les accusations de son successeur d'avoir vidé "les caisses de l'Etat".

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