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Le vice-président zimbabwéen placide sur son éviction du gouvernement


Emmerson Mnangagwa, le vice-président du Zimbabwe lors d'une cérémonie nationale, à Harare, le 7 décembre 2014.
Emmerson Mnangagwa, le vice-président du Zimbabwe lors d'une cérémonie nationale, à Harare, le 7 décembre 2014.

Emmerson Mnangagwa, l'un des successeurs potentiels de Robert Mugabe, a accueilli avec placidité son éviction du gouvernement, estimant que le remaniement relevait du seul "plaisir" du chef de l'Etat.

"Il relève du plaisir du président d'introduire du sang neuf dans le gouvernement", a déclaré M. Mnangagwa en marge de la prestation de serment des nouveaux membres du cabinet.

"Comme il (M. Mugabe) l'a dit lui-même, il nous a observés, il a évalué nos performances et jugé que, dans certains secteurs, ces performances n'étaient pas à la hauteur de ses attentes. En conséquence, il a remanié".

Titulaire du portefeuille de la Justice en plus de ses fonctions de vice-président, M. Mnangagwa a été remplacé à ce ministère par un fidèle du régime, Happyson Bonyongwe.

Il a toutefois été maintenu à la vice-présidence, dont il occupe un des deux postes depuis 2014.

Surnommé le "Crocodile", Emmerson Mnangagwa est considéré depuis cette date comme un des dauphins potentiels de M. Mugabe, 93 ans, qui dirige le Zimbabwe d'une main de fer depuis son indépendance en 1980.

La Constitution du pays stipule que le vice-président occupe les fonctions de président en cas d'incapacité, maladie, démission ou décès du président.

M. Mnangagwa, 75 ans, a essuyé ces derniers jours les vives critiques de proches du président, dont la première dame Grace Mugabe, qui lui ont reproché de prétendre avoir été victime en août d'une tentative d'empoisonnement.

Ses partisans ont suggéré que cette tentative avait été ourdie par Mme Mugabe, qui l'a très vigoureusement démenti.

Connue pour son goût du luxe et ses violents accès de colère, la deuxième femme de Robert Mugabe a pris une place prépondérante au sein du régime, au point d'apparaître désormais comme une potentielle dauphine.

Le remaniement de lundi constitue "un signal clair que le président garde le contrôle total" de la situation, s'est réjoui le quotidien d'Etat The Herald dans un éditorial.

"C'est un remaniement signé Grace Mugabe", a pour sa part commenté à l'AFP Takavafira Zhou, analyste politique à l'université d'Etat Masvingo. "Il fait partie du plan de succession et vise à discréditer et émasculer Mnangagwa", a-t-il ajouté.

Robert Mugabe a déjà annoncé qu'il briguerait un nouveau mandat lors de l'élection présidentielle de 2018.

Avec AFP

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