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Le Sénat désavoue le chef de la lutte anti-corruption au Nigeria


Des voitures devant l'Organisation de pétrole du Nigeria, dans la capitale, à Abuja, le 26 mai 2015.
Des voitures devant l'Organisation de pétrole du Nigeria, dans la capitale, à Abuja, le 26 mai 2015.

Le Sénat nigérian a rejeté mercredi, pour la seconde fois, le candidat choisi par Muhammadu Buhari pour diriger une commission contre la corruption, un mal endémique dans le pays que le président a promis d'enrayer.

Ibrahim Magu, président par intérim de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) avait été nommé par le président Buhari en novembre 2015, pour remplacer Ibrahim Lamorde, accusé lui-même de corruption et invité à partir en retraite anticipée.

Alors que la présidence tentait d'officialiser la position de M. Magu à la tête de l'EFCC, ce rejet constitue un revers important pour M. Buhari, qui rentre tout juste d'un long congé médical à Londres.

Les services de sécurité nigérians (DSS) ont remis un rapport au Sénat, stipulant que M. Magu a "échoué au test d'intégrité et représente un risque pour le combat mené par le gouvernement contre la corruption", tel que l'a lu le sénateur Dino Melaye lors des audiences de mercredi après-midi.

Personne, à l'exception du Sénat et du conseiller à la présidence pour l'Assemblée nationale, n'a eu accès à ce rapport et M. Magu a mis en cause la DSS, qui selon lui "ne lui pas donné l'occasion de s'exprimer".

"L'agence (DSS) a établi deux rapports, publiés le même jour, qui ne disent pas la même chose. Je n'ai pas eu d'audition partiale", s'est-il défendu devant les sénateurs avant leur vote.

L'EFCC mène une guerre sans répit contre la corruption, tel que l'a promis M. Buhari lors de sa campagne électorale, mais n'a pas pu donner d'indication précises aux sénateurs sur les sommes récupérées depuis sa prise de fonction.

De nombreuses voix se sont élevées également pour dénoncer un acharnement contre les membres de l'ancien gouvernement et les membres du parti d'opposition (People's Deomcratic Party, PDP).

Mais pour Debo Adeniran, de la Coalition contre la corruption des dirigeants -Coalition Against Corrupt Leaders (CACOL)-, ce nouveau rejet est "démoralisant". "Cela va décourager les gens honnêtes et intègres de se positionner pour prendre la direction de l'EFCC, compte tenu du niveau de harcèlement et d'intimidation auquel les gens comme M. Magu ont à faire face."

"Ils (les sénateurs) savent que si le président (de l'EFCC) continue à faire son travail tel qu'il le fait, il va tous les attraper dans son filet, car tous ont quelque chose à reprocher", a-t-il ajouté.

Le Nigeria figure à la 136e place du classement des pays les plus corrompus de l'ONG anticorruption Transparency International.

Avec AFP

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