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Le rappel de l'ambassadeur du Maroc "incompréhensible et inutile", selon La Haye


Des manifestants protestent contre l'extrême-droite à Amsterdam, le 22 mars 2014.
Des manifestants protestent contre l'extrême-droite à Amsterdam, le 22 mars 2014.

Le rappel par le Maroc de son ambassadeur aux Pays-Bas en raison d'un différend lié à une demande d'extradition d'un de ses ressortissants est "incompréhensible et inutile", ont déploré dimanche les autorités néerlandaises.

Rabat a décidé samedi de rappeler "immédiatement" pour consultation son ambassadeur à La Haye, exigeant l'extradition d'un Marocain présenté comme un "trafiquant de drogue" et laissant présager des représailles en cas de rejet de sa demande.

Le Maroc, qui a "toujours loyalement coopéré dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogues, ne saurait tolérer qu'un trafiquant notoire (...) agisse pour recréer une situation favorable à ses activités criminelles", s'était justifié le ministère marocain des Affaires étrangères.

Dans un communiqué conjoint, les ministères néerlandais des Affaires étrangères et de la Justice ont vivement réagi.

"Les Pays-Bas sont déterminés, maintenant et à l'avenir, à collaborer efficacement avec le Maroc dans le cadre des accords internationaux et dans le respect de l'Etat de droit", ont-ils affirmé. "A cet égard, la déclaration marocaine est incompréhensible et inutile", ont ajouté les deux ministères.

Le ministère des Affaires étrangères marocain avait indiqué samedi que Saïd Chaou faisait l'objet de deux mandats d'arrêt internationaux émis par la justice marocaine, pour "association de malfaiteurs" depuis 2010, et "trafic international de stupéfiants" depuis 2015.

Selon le mandat d'arrêt de 2015, dont l'AFP a obtenu une copie, l'individu est soupçonné d'avoir convoyé plusieurs tonnes de cannabis par canot pneumatique entre le nord du Maroc et le sud de l'Espagne entre 2007 et 2010, et d'avoir versé des pots de vin à un membre des services de sécurité marocains pour qu'il ferme les yeux sur ce trafic.

"Alors qu'il n'est qu'un +trafiquant+, il se présente désormais comme un leader politique et un soi-disant défenseur des droits de l'Homme, tout cela pour régler ses comptes avec le Maroc", a déclaré à l'AFP un haut responsable gouvernemental marocain.

"Nous avons tenu avec les autorités des Pays-Bas une dizaine de réunions à son sujet, sans résultat jusqu'à présent (...) le Maroc (...) exige maintenant des actes", a-t-il poursuivi.

La presse marocaine affirme, elle, que cet ancien parlementaire est favorable à l'indépendance du Rif, une région du nord du Maroc en proie à un mouvement de contestation populaire depuis bientôt huit mois.

Saïd Chaou a posté récemment des messages de soutien aux protestataires alors que des dizaines d'entre eux ont été arrêtés par les autorités marocaines.

Selon la chaîne de télévision néerlandaise NOS, Chaou a été arrêté à Rosendaal, dans le sud des Pays-Bas, lors d'une opération antidrogue en 2015. On ignore ce qu'il est devenu exactement depuis, le ministère néerlandais de la Justice se refusant à "commenter des cas individuels".

Avec AFP

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