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Le procès de jihadistes présumés entre dans le vif au Sénégal


La mosquée de Alioune Ndao, principal prévenu, à Kaolack, Sénégal, le 20 novembre 2015.
La mosquée de Alioune Ndao, principal prévenu, à Kaolack, Sénégal, le 20 novembre 2015.

Un Sénégalais de 31 ans a reconnu lundi devant un tribunal de Dakar avoir reçu de l'argent de membres de l'Etat islamique (EI) et de Boko Haram, affirmant toutefois avoir ignoré leur appartenance aux deux groupes jihadistes.

Un cadre du parti au pouvoir au Burundi a été condamné lundi à trois ans de prison à Bujumbura pour avoir tenu des propos menaçants envers les opposants au référendum constitutionnel du 17 mai, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Jugé en flagrance au sein de la prison centrale de Mpimba à Bujumbura, où il avait été incarcéré la veille, Melchiade Nzopfabarushe a été condamné à trois ans de prison pour "menaces d'attentat contre des personnes" et "faux bruits de nature à porter atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat".

>> Lire aussi : Le procès de jihadistes présumés renvoyé au 9 avril au Sénégal

Ancien chef de cabinet adjoint du président Pierre Nkurunziza et ancien vice-président des Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir, M. Nzopfabarushe avait proféré ses propos menaçants à la mi-avril, lors d'un meeting près de Bujumbura.

Il avait alors déclaré qu'il était "envoyé" par le parti CNDD-FDD, au pouvoir, et avait en substance prévenu les partisans du non au référendum qu'ils pourraient finir au fond du lac Tanganyika.

Un enregistrement vidéo de ce discours a récemment été diffusé sur les réseaux sociaux, suscitant de nombreuses réactions des internautes, et le CNDD-FDD s'était dimanche officiellement désolidarisé de M. Nzopfabarushe.

"Le parti CNDD-FDD a été surpris d'entendre des propos haineux attribués à M. Melchiade Nzopfabarushe, des propos qui peuvent entacher l'unité et la cohésion des Burundais", a indiqué le parti dans un communiqué, exhortant "tous ses membres à la tolérance politique".

Une source interne au parti a toutefois minimisé la portée de cette prise de position en expliquant à l'AFP que M. Nzopfabarushe avait été "sacrifié sans états d'âme car il était en disgrâce depuis plusieurs mois".

Il s'agit du premier responsable du parti au pouvoir arrêté pour de tels propos alors que plusieurs enregistrements vidéo et audio de cadres du parti circulent depuis des mois sur les réseaux sociaux, sans aucune conséquence pour leurs auteurs.

Des dizaines d'opposants, essentiellement membres de l'ex-rébellion des FNL d'Agathon Rwasa, ont été arrêtés depuis le lancement en décembre 2017 d'une campagne "d'explications" sur le référendum constitutionnel, qui devrait permettre au président Nkurunziza de rester au pouvoir jusqu’en 2034.

La FIDH a dénoncé la semaine dernière "une campagne de terreur (de la part des autorités) pour contraindre la population à s'inscrire sur les listes électorales et à voter en faveur de la révision constitutionnelle", accusant "de hauts responsables du parti au pouvoir, du gouvernement et de l'administration" de proférer régulièrement "des discours incendiaires".

Avec AFP

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