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Le président sud-coréen évoque l'idée d'un sommet avec le Nord


Le président sud-coréen Moon Jae-In, Séoul, Corée du Sud, le 10 janvier 2018.
Le président sud-coréen Moon Jae-In, Séoul, Corée du Sud, le 10 janvier 2018.

Le président sud-coréen Moon Jae-In s'est montré ouvert mercredi à l'idée d'un sommet avec le Nord, au lendemain de discussions rares entre les deux camps, la communauté internationale saluant la décision de Pyongyang de participer aux jeux Olympiques.

Après deux années de montée des tensions sur la péninsule, en raison de l'accélération des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, la situation s'est brusquement apaisée depuis le Nouvel An.

Des représentants des deux camps se sont rencontrés mardi pour la première fois depuis décembre 2015 lors d'une réunion au cours de laquelle la Corée du Nord a accepté d'envoyer au Sud en février une délégation pour les JO d'hiver de Pyeongchang.

Et le président sud-coréen Moon, qui avait été élu en mai en prônant un dialogue avec le Nord, a de nouveau défendu mercredi l'option diplomatique pour régler l'un des dossiers les plus épineux du globe.

"Dans les bonnes conditions, je peux participer n'importe quand à un sommet", a déclaré M. Moon lors d'une conférence de presse, sa seconde depuis son élection. "Mais ce ne sera pas une rencontre pour le principe. Pour qu'un sommet ait lieu, il faut que les bonnes conditions soient réunies et que certains résultats soient garantis".

Le Nord et le Sud sont aujourd'hui encore toujours techniquement en guerre, le conflit fratricide de 1950-1953 ayant été stoppé par un armistice, non par un accord de paix. Seuls deux sommets ont depuis lors eu lieu entre leurs chefs de l'Etat, en 2000 et en 2007.

- Dénucléarisation -

Le président sud-coréen a dans le même temps réaffirmé que la dénucléarisation de la péninsule était "la voie vers la paix et notre objectif", alors que Pyongyang affirme être désormais en mesure de menacer l'ensemble du territoire continental américain avec ses armes nucléaires.

"Nous devons résoudre pacifiquement la question nucléaire nord-coréenne", a plaidé M. Moon. "Nous devons continuer les efforts pour tenir des jeux Olympiques de paix".

Les JO de Pyeongchang, qui se tiendront du 9 au 25 février, sont l'événement qui aura permis l'apaisement sur la péninsule

"La partie nord-coréenne va envoyer une délégation du Comité olympique national, des athlètes, des pom-pom girls, un groupe d'artistes, une équipe de démonstration de Taekwondo et un service de presse", ont annoncé le Nord et le Sud dans un communiqué à l'issue de la rencontre de mardi.

Ces annonces "marquent un grand pas en avant dans l'esprit olympique", s'est félicité depuis Lausanne Thomas Bach, président du Comité international olympique, dans un communiqué.

Les Etats-Unis ont salué les pourparlers entre les deux Corées, même si le département d'Etat a précisé qu'il serait vigilant sur le respect des sanctions "imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU".

"La participation nord-coréenne est une opportunité pour le régime de voir l'intérêt de la fin de l'isolement international en procédant à la dénucléarisation", a pour sa part déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.

- Liaison téléphonique cruciale -

Séoul et Pyongyang ont par ailleurs convenu "d'abaisser la tension militaire actuelle et de tenir des discussions militaires sur la question".

Les deux camps ont aussi décidé de rétablir une liaison téléphonique militaire coupée en février 2016, afin d'améliorer la communication entre les deux pays toujours techniquement en guerre.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a salué les progrès effectués, "en particulier l'accord pour oeuvrer à alléger les tensions militaires, à tenir des discussions entre armées et à rouvrir la liaison téléphonique militaire".

Selon un communiqué de son porte-parole Stéphane Dujarric, le chef de l'ONU a estimé que rétablir ces canaux était "crucial" pour éviter les erreurs et "réduire les tensions dans la région".

Les discussions se tenaient à Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu, dans la zone démilitarisée (DMZ) qui divise la péninsule.

Séoul avait profité de la rencontre pour demander que soit organisée parallèlement aux JO une réunion des familles séparées par la guerre, l'un des héritages les plus douloureux du conflit.

Les pourparlers font suite à la main tendue le jour de l'An par M. Kim en vue des JO. La semaine dernière, la liaison téléphonique civile avait été rétablie après presque deux ans de silence.

Reste encore à déterminer si les représentants des deux pays feront une entrée commune lors des cérémonies d'ouverture et de clôture, comme à Sydney en 2000, à Athènes en 2004 et à Turin en 2006.

Avec AFP

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