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Le Parlement ougandais criminalise la transmission intentionnelle du VIH/SIDA


Une Ougandaise se faisant tester pour le VIH/SIDA
Une Ougandaise se faisant tester pour le VIH/SIDA
Le Parlement ougandais a adopté mardi une loi qui criminalise la transmission intentionnelle du VIH/sida, autorise la divulgation du statut sérologique d'une personne et prévoit des tests obligatoires.

Les législations de nombreux pays punissent déjà la transmission intentionnelle du virus mortel et rendent obligatoire les tests dans certains cas.

La nouvelle loi ougandaise sur « la prévention et le contrôle du VIH/sida » rend passible de dix ans de prison la transmission intentionnelle du virus, et autorise le médecin à divulguer le statut sérologique d'un patient à des tiers.

Lors d’une interview télévisée, le député Peter Aleper a déclaré que ceux qui transmettent sciemment le VIH/sida sont « très dangereux ». Mais des travailleurs de la santé et organisations de la société civile critiquent vivement la mesure, faisant valoir qu’elle va stigmatiser d’autant plus les séropositifs et les sidéens, et dissuader les gens de se faire tester volontairement. On s’inquiète également des répercussions sociales sur les femmes porteuses du virus.

« La loi va faire peur aux femmes et aux hommes, parce qu’un grand nombre de personnes n’iront pas se faire tester », explique Margaret Happy du National Forum of People Living With HIV AIDS Networks, réseau national de personnes vivant avec le VIH/sida. Et se faire tester, c’est un début pour avoir accès aux traitements et services de prévention, ajoute-t-elle.

Seront obligés de passer des tests: les femmes enceintes et leur partenaire, les victimes de violences sexuelles, les personnes arrêtées pour usage de stupéfiants, prostitution, ou relations homosexuelles, l’homosexualité étant sanctionnée par la loi en Ouganda.

L’objectif officiel est d’enrayer la propagation du sida, dont le taux de prévalence, qui était en baisse depuis 2005, est reparti à la hausse en 2011.

L’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) affirme que certains articles de la loi violent les traités internationaux signés par l'Ouganda. La loi n'entrera en vigueur qu'une fois promulguée par le président Yoweri Museveni.
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