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Le Pakistan en deuil pour Lahore, frappée au coeur par les talibans


Assistance aux blessés après l'attentat de Lahore, Pakistan, le 13 février 2017.
Assistance aux blessés après l'attentat de Lahore, Pakistan, le 13 février 2017.

Le Pakistan était en deuil mardi après un attentat revendiqué par les talibans en plein centre de la capitale culturelle Lahore, dont le bilan a grimpé à 15 morts, déclenchant les critiques des habitants contre l'incapacité des autorités à assurer leur sécurité.

Le ministre en chef de la province du Pendjab, Shahbaz Sharif, a déclaré un jour de deuil après l'attentat qui a frappé Mall Road, l'une des principales artères de cette capitale provinciale, fief du parti au pouvoir et de la puissante armée.

Au moins 15 personnes, dont six policiers, ont été tués selon un responsable des secours, Dr Ahmad Raza, et 87 blessées par la bombe qui a explosé en début de soirée, au moment de l'heure de pointe et d'une manifestation du secteur chimique et pharmaceutique.

Le bilan aurait pu être plus grave encore, a souligné le Dr Raza, si l'onde de choc n'avait pas été partiellement absorbée par deux véhicules, le van d'une chaîne télévisée et un minibus appartenant aux manifestants.

Une faction des talibans pakistanais, Jamaat ul-Ahrar, a revendiqué l'attentat, intervenu trois jours après que le groupe a annoncé dans un message vidéo son intention de s'en prendre à des cibles gouvernementales dans tout le pays.

L'attentat met en évidence les difficultés du Pakistan à venir à bout des multiples groupes armés, toujours capables d'organiser des attaques spectaculaires en dépit d'une offensive militaire qui a permis une nette amélioration de la sécurité en 2015 et 2016.

Cet attentat rare en plein coeur de Lahore a fait voler en éclat un relatif sentiment de sécurité, et les habitants criaient leur colère contre le gouvernement et les insurgés sur les lieux de l'explosion tôt mardi.

Les auteurs de l'attentat "n'ont aucun lien avec l'islam, ils ne croient en aucune religion, tout ce qu'ils savent faire, c'est tuer", a lancé Tariq Saleem.

Un autre habitant, Nadeem Alhtar, a appelé le gouvernement à rétablir la sécurité, soulignant, "ce sont enfants et nos proches qui meurent dans ces attentats".

Le Premier ministre Nawaz Sharif, frère du ministre en chef du Pendjab, a déploré une "tragédie", appelant à continuer la lutte contre le terrorisme "jusqu'à ce que l'on puisse se dire libres et en sécurité".

Plus de 60.000 personnes ont été tuées et 11 milliards de dollars dépensés dans la guerre contre le terrorisme au Pakistan, a souligné le ministère des Affaires étrangères lundi, répondant à une critique des Etats-Unis.

Peu après l'attentat de Lahore, deux membres d'une unité de déminage ont été tués à Quetta, capitale de la province instable du Baloutchistan, lorsque qu'un engin qu'ils tentaient de neutraliser a explosé, sans qu'on sache si cette attaque avortée a un lien avec celle de Lahore.

Avec AFP

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