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Le ministre de l'Intérieur veut une évacuation "à bref délai" des migrants à Paris


Le ministre français de l'Intérieur, Gerard Collomb, à Paris, le 13 mai 2018.
Le ministre français de l'Intérieur, Gerard Collomb, à Paris, le 13 mai 2018.

Le ministre de l'Intérieur français a annoncé l'organisation, "à bref délai", d'une évacuation des plus de 2.300 migrants vivant dans des campements à Paris, avec une opération conciliant une "mise à l'abri" mais aussi des "contrôles administratifs".

Le ministre, Gérard Collomb, "prend note du refus de la ville de demander l'évacuation de son domaine public, ce qu'il regrette", selon un communiqué. Il a par conséquent demandé au Préfet de police de la ville de Paris "de pallier cette carence en vue de procéder à l'opération", qui devra concilier "les exigences de la mise à l'abri et de l'application du droit des étrangers".

Aujourd'hui, les campements posent des "enjeux humanitaires" qui "ne sont plus supportables pour les Parisiens, note le communiqué du ministère, en martelant que "dans la préparation de cette opération, le rôle de la Ville de Paris sera essentiel, car si les campements se reconstituent, cette 35e opération n'aura servi à rien".

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En effet, "cette situation se répétera indéfiniment si des mesures ne sont pas prises par les autorités locales pour éviter que les campements ne se reconstituent", est-il ajouté.

Deux campements grossissent depuis des mois dans le nord-est de Paris, notamment près du canal de Saint-Denis où quelque 1.600 personnes vivent dans des conditions alarmantes. Ces migrants sont majoritairement africains (notamment Soudanais et Erythréens) et afghans.

La récente noyade d'un migrant dans le canal Saint-Martin a aggravé les inquiétudes, mais la ville de Paris et le gouvernement peinent à s'entendre sur les modalités d'une évacuation. Le ministère de l'Intérieur insiste sur la nécessité d'une demande en bonne et due forme, ce que la mairie refuse, arguant que cela n'a jamais été nécessaire lors des précédentes opérations.

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M. Collomb met aussi en cause, de manière à peine voilée, l'effort de la Ville en matière d'hébergement, affirmant que "40% de la demande d'asile française" se porte dans la région parisienne, mais que Paris ne compte "que 2% des places d'hébergement pour demandeurs d'asile".

Lors des précédentes opérations, "les personnes évacuées le sont déjà vers la périphérie parisienne ou dans des départements qui accueillent déjà de nombreux demandeurs d’asile", ajoute le communiqué. "Il convient donc de penser le problème parisien dans une logique d’ensemble qui permette de faire respecter la loi républicaine en matière d’asile et d'immigration", ajoute le ministre.

En clair, cela signifie "pouvoir accueillir celles et ceux qui peuvent bénéficier de la protection" de la France mais aussi "éloigner ceux qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire national", et dans cette optique "un certain nombre de contrôles administratifs" auront lieu à l'occasion de l'opération, avertit le communiqué.

Avec AFP

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