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Le Maroc lance une opération contre les réseaux "mafieux" de migrants


Un centre d'accueil temporaire des migrants, après l'assaut du 22 août contre la clôture séparant l'enclave espagnole de Ceuta du Maroc, le 22 août 2018.
Un centre d'accueil temporaire des migrants, après l'assaut du 22 août contre la clôture séparant l'enclave espagnole de Ceuta du Maroc, le 22 août 2018.

Le Maroc a lancé une opération de déplacements de migrants subsahariens destinée à "lutter contre les réseaux mafieux" qui développent leurs activités dans le nord de ce pays, a-t-on appris jeudi de source gouvernementale.

Des centaines de migrants subsahariens qui se trouvaient dans le nord du Maroc dans l'espoir de rallier l'Europe ont été interpellés et déplacés vers plusieurs destinations dans le cadre de cette opération déclenchée le 22 août, selon la même source.

"L'objectif est de les soustraire aux réseaux mafieux qui se sont développés dans le pays depuis la fermeture de la route via la Libye", a ajouté la même source qui n'a pas voulu donner de chiffres précis, l'opération étant "toujours en cours".

L'opération a commencé après l'assaut du 22 août contre la clôture séparant l'enclave de Ceuta (Espagne) du Maroc, qui a montré l'attitude "agressive" des passeurs", a encore dit cette source.

Ce jour-là, 116 migrants subsahariens sont passés en force en escaladant la double barrière, tandis que certains jetaient des plastiques remplis d'excréments, de sang, de chaux vive et d'acides. Ils avaient été renvoyés au Maroc le lendemain, suscitant de vives critiques des ONG.

Le 26 juillet, plus de 600 migrants avaient déjà franchi la clôture de Ceuta en employant la même méthode. Deux Subsahariens accusés d'avoir organisé l'assaut ont depuis été arrêtés par la police espagnole.

Début août, l'AMDH, une association locale de défense des droits de l'Homme, avait dénoncé des opérations de déplacements forcés dans le nord du Maroc et critiqué leur caractère "illégal". Entre 1.600 et 1.800 personnes avaient été à l'époque "déplacées vers des villes où les conditions de vie sont meilleures", d'après les autorités locales.

Selon la source gouvernementale, les personnes déplacées depuis le 22 août font l'objet de procédures de retour dans leur pays d'origine, en lien avec les ambassades concernées et avec l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM).

Pour le Comité national des droits de l'Homme (CNDH), ces déplacements respectent le "cadre légal", comme l'a dit à l'AFP son président Driss El Yazami, précisant que le CNDH s'assurait de la protection des personnes vulnérables.

Les autorités marocaines ont organisé jeudi deux réunions d'information à Rabat avec des ambassadeurs africains et européens pour leur faire savoir que "le Maroc ne jouera pas le rôle de gendarme, mais respecte ses engagements vis-à-vis de la politique migratoire",selon la source gouvernementale.

Cette politique migratoire a notamment conduit le Maroc à régulariser environ 50.000 migrants en situation illégale -soit 82% des 60.000 dossiers déposées, selon le CNDH.

L'Espagne est devenue la première porte d'entrée pour l'immigration clandestine en Europe, avec plus de 32.000 arrivées par terre et par mer depuis le début de l'année, dont plus de 4.000 via les enclaves de Ceuta et Melilla, selon l'OIM.

Ces deux enclaves espagnoles en Afrique du Nord sont les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec l'Afrique.

Avec AFP


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