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Le gouvernement en appelle au "réalisme" des enseignants au 4e jour de grève en Guinée


Les militants de l'UFDG à Gbessia, Guinée, le 28 janvier 2018. (VOA/Zakaria Camara)
Les militants de l'UFDG à Gbessia, Guinée, le 28 janvier 2018. (VOA/Zakaria Camara)

Le gouvernement guinéen, confronté depuis le début de la semaine à une grève des enseignants ayant entraîné la mort de deux jeunes manifestants, a appelé au "réalisme" le leader syndical dissident Aboubacar Soumah, qui de son côté s'est défendu d'être un "rigolo".

"Soyons réalistes", a déclaré jeudi à un petit groupe de journalistes le ministre et porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, en reprochant aux grévistes de réclamer des augmentations de salaire trop élevées et sans distinction entre "les enseignants du primaire ou du collège".

"Cela ne se passe jamais comme ça. La revendication est posée d'une manière telle qu'il nous est impossible d'y répondre", a-t-il ajouté, alors que le mouvement déclenché lundi par Aboubacar Soumah se poursuivait pour la quatrième journée consécutive.

Le porte-parole du gouvernement a aussi suggéré à M. Soumah, membre de la faction dissidente du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) de "quitter l'illégalité".

"Discuter avec Soumah, cela revient à reconnaître qu'il y a deux SLECG et nous, on ne peut pas se le permettre", a estimé M. Camara.

De son côté, le chef des grévistes a accusé le gouvernement et la branche reconnue du syndicat de tenter de marginaliser son mouvement.

"Le gouvernement nous minimise mais nous allons prouver que nous sommes représentatifs et les autorités sauront quel syndicat il faut croire", a déclaré Aboubacar Soumah à l'AFP.

Quant à ses anciens camarades syndicaux, "ceux qui racontent n'importe quoi sur les médias d'Etat pour plaire, ils comprendront que nous ne sommes pas des rigolos", a-t-il ajouté.

Alors que la Guinée attend dans un climat tendu les résultats des élections locales du 4 février, qui ont entraîné des violences ayant fait au moins sept morts, les autorités ont rappelé qu'elles avaient accepté une partie des revendications salariales des enseignants.

>> Lire aussi : Nouveaux heurts lors des manifestations contre la situation dans l'éducation en Guinée

"Le gouvernement a confirmé que la première tranche (d'augmentation) de 10%, sur les 40 prévus, sera effectivement payée fin février", conformément à un accord conclu en octobre, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Début décembre, après trois semaines de grève pour réclamer des augmentations de salaires, le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) avait suspendu pour deux mois le mouvement pour laisser le temps à la négociation.

Mais le 1er février, le syndicaliste dissident Aboubacar Soumah, dissident de cette organisation, avait promis une "grève générale illimitée" à partir du 12 février, considérant que les revendications salariales à l'origine de la mobilisation n'avaient pas été satisfaites.

Avec AFP

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