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Madagascar en lutte contre le trafic de bois de rose


Des baobab de Morondava, Madagascar, le 12 juillet 2015 (VOA/Solange Nyamulisa)
Des baobab de Morondava, Madagascar, le 12 juillet 2015 (VOA/Solange Nyamulisa)

Les organisations de la société civile de Madagascar, au coeur de la biodiversité, luttent depuis plusieurs années contre le trafic de bois de rose, un bois précieux prisé par les nouveaux riches en Chine et utilisé dans la fabrication de meubles de luxe. Ces associations dénoncent l’impunité et demandent l'application de la loi.

Le trafic de bois de rose a fait perdre 200 millions à la Grande ile entre 2010 à 2011. Selon le rapport du réseau mondial Traffic, en cinq ans, de 2009 à 2015, au moins 350.000 arbres ont été abattus illégalement à l'intérieur des aires protégées et au moins 150.000 tonnes de rondins ont été exportés illégalement, à 98 % vers la Chine. Une fois arrivé en Chine ou Singapour, destinations prisées, ce bois précieux est revendu quatre fois plus cher.

Ndranto Razakamanarina est le président du Conseil d’Administration de l’Alliance Voahary Gasy, plate-forme des organisations des sociétés civiles œuvrant pour l’environnement.

Ndranto Razakamanarina joint par Solange Nyamulisa
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Sur VOA Afrique, il raconte qu' "avant 2009, le trafic était de l’ordre de 1000 sticks par an mais à partir de la crise politique, ça a suscité plus d’efforts parce que les autorités de la transition, en ce temps-là, ont autorisé illégalement l’exportation de bois de rose, donc c’est arrivé en 2010-2011 jusqu’à 1130 containers, c’est à dire l’équivalent de 200 million de dollars et depuis que nous sommes revenus à l’ordre constitutionnel, ça ne s’est jamais arrêté même si ça a été réduit mais ça continue jusque maintenant" a précisé Ndranto Razakamanarina.

Par ailleurs, Ndranto Razakamanarina estime que la solution pour mettre fin à ce trafic serait l’implication directe du président malgache.

"Que le Président arrête ce trafic ! On n’a pas pu arrêter les grandes tête de la mafia jusqu’à maintenant, tout le monde craint de complaisance même si la CITES a promulgué des recommandations comme l’interdiction d’exportation, le fait d’inventorier aussi tous les stocks cachés et saisis mais surtout la mise en application de la loi, ces recommandations n’ont pas encore été suivies d’une manière stricte jusque maintenant » a-t-il martelé.

Il s’est réjoui de la condamnation à Singapour du Chinois impliqué dans l’exportation de 30.000 rondins de bois de rose de Madagascar.

L’affaire remonte en 2014. "Ce sont les autorités singapouriennes qui ont condamné le Chinois et les autorités malgaches n’ont pas encore poursuivis d'autres bandits et complices qui ont autorisé illégalement cette exportation, c’est un schéma de l’impunité, de la non application de la loi dans le pays."

Ceux qui dénoncent le trafic de bois de rose à Madagascar sont exposés à diverses dangers, un membre de l’Alliance Voahary Gasy, Clovis Razafimalala se trouve aujourd’hui dans la prison de Tamatave.

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