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Le géant marocain du phosphate accuse la justice sud-africaine d’"acte de piraterie"


Un travailleur dans les installations d’une usine de phosphate à Jorf Lasfar, Maroc, 22 décembre 2011.
Un travailleur dans les installations d’une usine de phosphate à Jorf Lasfar, Maroc, 22 décembre 2011.

Pour le groupe public marocain OCP, géant mondial des phosphates, estime que la décision de la justice sud-africaine mettant sous séquestre une cargaison de phosphates partie du Sahara occidental, "constitue une ingérence politique".

L’Office chérifien des phosphates (OCP) a dénoncé jeudi un "acte de piraterie politique" de la part de l'Afrique du sud, dont la justice avait ordonné mi-juin le maintien sous séquestre d'une cargaison de phosphates partie du Sahara occidental et un procès sur le fond.

La justice sud-africaine a "rendu une décision éminemment politique et commis un grave abus de pouvoir", a accusé dans un communiqué l'Office chérifien des phosphates (OCP), qui annonce le dépôt d'une "lettre de dénonciation" auprès de la cour sud-africaine.

L'Afrique du Sud avait arraisonné le 1er mai un cargo chargé de phosphates parti de Laâyoune, au Sahara occidental sous contrôle marocain, alors qu'il faisait escale à Port-Elizabeth en direction de la Nouvelle-Zélande.

Les Sahraouis du Front Polisario qui réclament l'indépendance de ce territoire avaient porté plainte devant un juge sud-africain au motif que ce transport était illégal.

Mi-juin, la justice sud-africaine a ordonné le maintien sous séquestre de cette cargaison jusqu'à un procès sur le fond à une date qui n'a pas été fixée.

La cargaison "est l'objet d'un acte de ‘piraterie politique’ commis sous couvert judiciaire", fustige le communiqué, estimant que la justice sud-africaine "s'arroge une compétence à statuer qui contrevient aux principes élémentaires du droit international".

Cette décision "constitue une ingérence politique dans le processus mené sous l'égide du Conseil de Sécurité des Nations Unies" au Sahara Occidental, accuse encore le groupe marocain.

L’OCP dénie "à la cour sud-africaine toute légitimité à se prononcer sur le fond" de l'affaire.

Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental est en grande partie sous contrôle du Maroc depuis 1975.

Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination alors que Rabat propose une autonomie sous souveraineté marocaine.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté fin avril une résolution de soutien à une reprise de négociations, enlisées depuis de longues années.

Fin 2016, la justice européenne avait estimé que l'accord de libre-échange sur les produits agricoles et la pêche entre l'Union européenne (UE) et le Maroc ne concernait pas le Sahara occidental, ouvrant la voie à de nombreux recours.

Dans une affaire similaire au Panama, une action en justice intentée par le Polisario pour saisir une cargaison de phosphates de l'OCP avait été déboutée par la justice locale le 8 juin, selon l'OCP, et le navire avait finalement pu poursuivre sa route.

Avec AFP

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