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Le fils de Laurent Gbagbo doute de l'impartialité de la CPI


Photo d’archives : Laurent Gbagbo, alors président sortant de Côte d’Ivoire, aux cotes de son épouse Simone, le 4 décembre 2010.
Photo d’archives : Laurent Gbagbo, alors président sortant de Côte d’Ivoire, aux cotes de son épouse Simone, le 4 décembre 2010.

Michel Gbagbo, fils de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo dont le procès devant la Cour pénale internationale (CPI) s'est ouvert jeudi à La Haye, a émis des doutes sur la partialité de la juridiction internationale.

"Les démissions de magistrats, le fait que les témoins témoignent sous anonymat, le fait que le procès soit secret, le fait que les audiences se tiennent à huis clos, le fait (...) qu'on a raccordé un temps supplémentaire (à la procureure Fatou Bensouda), le fait que le président Gbagbo n'ait pas pu bénéficier d'une liberté provisoire, le fait que les poursuites sont toujours dans un seul sens, tout ça, ça interroge", a dit Michel Gbagbo, dans un café d'Abidjan avec des partisans de son père pour regarder la première journée du procès, diffusée sur le site internet de la CPI.

L'ancien président ivoirien a plaidé non coupable, cinq ans après des violences postélectorales qui ont fait 3000 morts. M. Gbagbo est le premier ex-chef d'Etat poursuivi par la CPI et son procès est un vrai test pour la Cour, entrée en fonction en 2003.

"Il y a des ajustements qui sont pas encore totalement établis et ça montre que cette idée de justice internationale est peut-être bonne mais que dans son fonctionnement, il y a encore beaucoup de jeunesse, beaucoup de choses à parfaire", a-t-il ajouté.

"Entre l'idée de la justice internationale et les ajustements qu'il y a à faire par rapport à la souveraineté de chaque pays, il y a des questions qui n'ont pas encore été réglées parce que la CPI par exemple a demandé l'extradition de Mme (Simone) Gbagbo, la présidente, mais en même temps la Côte d'Ivoire a préféré lui faire un procès inique, tronqué, la condamner pour des questions de politique interne", a-t-il poursuivi. Mme Gbagbo, belle-mère de Michel, a été condamnée à 20 ans de prison.

Michel Gbagbo a été capturé avec son père le 11 avril 2011 et remis en liberté provisoire en juillet 2013, après avoir été accusé d'"attentat ou complot contre l'autorité de l'Etat" par la justice ivoirienne.

Franco-ivoirien, il avait porté plainte en France pour "enlèvement, séquestration et traitement dégradant et inhumain". C'est dans le cadre de cette plainte que le président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro, chef de la rébellion opposée à Laurent Gbagbo, avait fait l'objet d'un mandat d'amener de la justice française, générant une tension diplomatique entre Paris et Abidjan en décembre.

Quant à l'état d'esprit de son père, Michel Gbagbo a affirmé: "Je suis fier de l'avoir vu (...) combatif, déterminé et j'espère que les Ivoiriens et les non Ivoiriens, les Africains et les non Africains seront satisfaits de cette justice, qu'on pourra enfin savoir (...) ce qui s'est réellement passé en Côte d'Ivoire".

AFP

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