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Le coup d'Etat était un "moindre mal", défend à l'ONU le Premier ministre gabonais


Le Premier ministre gabonais Raymond Ndong Sima à la 78e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU, le 22 septembre 2023.
Le Premier ministre gabonais Raymond Ndong Sima à la 78e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU, le 22 septembre 2023.

Le coup d'Etat au Gabon était "un moindre mal" pour éviter un "embrasement" face à "un énième hold-up électoral", a justifié vendredi à l'ONU le nouveau Premier ministre, qui annoncera un calendrier vers des élections "la semaine prochaine".

"Je me tiens devant cette auguste Assemblée dans un contexte sans précédent pour mon pays, passé par la case frayeur à la suite d'un processus électoral chaotique qui a été interrompu par les forces de défense et de sécurité", a déclaré à la tribune de l'ONU Raymond Ndong Sima, nommé il y a deux semaines par le général Brice Oligui Nguema, qui a chassé du pouvoir le président Ali Bongo Ondimba.

Il a appelé la communauté internationale à ne "pas prononcer des sentences sans nuance et faire des amalgames faciles désaccordés des réalités" du contexte politique gabonais qui a "justifié cette prise de pouvoir" le 30 août, après la proclamation de l'élection du président Bongo.

Et pour lui, "condamner un tel processus, c'est soutenir qu'il aurait mieux valu laisser les affrontements se faire et venir recenser ultérieurement le nombre de victimes, puisque personne dans l'opposition, personne n'était disposé à laisser cet énième hold-up électoral s'opérer".

"Les forces de sécurité avaient le choix entre se préparer à réprimer ces protestations avec le risque tôt ou tard d'être poursuivis devant les juridictions internationales en raison de leurs responsabilités, ou bien alors décider d'interrompre un processus frauduleux et dangereux pour la cohésion nationale".

"Elles ont choisi en toute responsabilité la seconde voie pour conjurer le risque d'un incendie dont l'embrasement aurait ébranlé les fondements mêmes de la société gabonaise et n'aurait pas épargné les nombreuses populations étrangères vivant au Gabon", a-t-il ajouté.

"Cette intervention militaire sans effusion de sang sans aucun dégât matériel constaté a été un moindre mal", a-t-il encore déclaré, décrivant les scènes de liesse de la population.

Reconnaissant toutefois qu'un "statu quo" n'était pas la solution, il a évoqué des réformes et des élections "dans des délais que chacun veut raisonnables".

Il a indiqué qu'il annoncerait la semaine prochaine un calendrier de consultations de la classe politique et de la société civile, ainsi que le "chronogramme des différentes étapes qui conduiront à de nouvelles élections".

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