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Le coronavirus aggrave l'insécurité alimentaire en Afrique, selon cinq agences onusiennes


Une famille zimbabwéenne partage un repas devant leur domicile dans la localité de Gwanda le 7 janvier 2013. (AP Photo/Tsvangirayi Mukwazhi)
Une famille zimbabwéenne partage un repas devant leur domicile dans la localité de Gwanda le 7 janvier 2013. (AP Photo/Tsvangirayi Mukwazhi)

L'Afrique est loin d'atteindre l'objectif "Faim zéro" en 2030. En effet, plus de la moitié de la population africaine, soit 675 millions de personnes, est en insécurité alimentaire et 250 millions de personnes sur le continent sont sous-alimentées.

C'est ce qui ressort d'un rapport conjoint de plusieurs agences techniques des Nations unies rendu public lundi.

Intitulé "L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2020", le rapport fait le point sur la faim, l'insécurité alimentaire et la nutrition dans le monde et analyse l'impact de la pandémie de coronavirus sur l'alimentation.

Le rapport constate que les problèmes économiques, les conflits ainsi que les variations extrêmes du climat compromettent les mesures prises pour éliminer la faim, l'insécurité alimentaire et la malnutrition.

En Afrique de l'Est, les invasions de criquets pèlerins "d’une ampleur sans précédent" font craindre des perspectives encore plus sombres, selon le rapport.

Le rapport montre que les aliments sains ne sont pas à la portée des familles pauvres, le coût moyen étant supérieur au seuil de pauvreté international. Il s'agit là d'un phénomène mondial, selon le rapport, qui touche par millions même les économies avancées d'Europe et d'Amérique du Nord.

En Afrique subsaharienne, la situation est d’autant plus grave que "au moins 57 % de la population" n'a pas les moyens de se procurer des aliments sains.

"Il est inacceptable, dans un monde qui produit suffisamment de nourriture pour nourrir toute sa population, que plus de 1,5 milliard de personnes ne puissent pas se permettre un régime alimentaire conforme aux niveaux requis de nutriments essentiels et que plus de 3 milliards de personnes ne puissent même pas se permettre le régime alimentaire sain le moins cher", déplorent cinq responsables d'agences des Nations unies, dont le Togolais Gilbert Houngbo, président du Fonds international de développement agricole (FIDA) et l'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Selon le rapport, la pandémie de coronavirus pourrait aggraver advantage la situation en raison de la perturbation des chaînes d'approvisionnement alimentaire, des restrictions à l'exportation des produits alimentaires et par la perte de revenus occasionnée par le confinement qui expose des millions de personnes à la précarité.

"Le pire est encore à venir", a averti le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), QU Dongyu, lors d'une conférence de presse virtuelle lundi, appelant les pouvoirs publics à agir.

Le rapport émet une série de recommandations visant à mettre fin à la faim. Certaines sont des idées assez largement acceptées, comme les investissements durables dans l'agriculture; d'autres sont relativement controversées, comme la non taxation des aliments nutritifs.

En outre, le rapport recommande également de renforcer les programmes de protection sociale axés sur la nutrition, tels que les transferts en espèces et la distribution de nourriture aux familles nécessiteuses et les programmes d'alimentation scolaire gratuite.

Pour QU Dongyu, chaque pays devrait élaborer "une conception holistique" du développement national en mettant en priorité la sécurité alimentaire.

Le rapport est le fruit d'un partenariat entre la FAO, FIDA, l'OMS, l'UNICEF et le Programme alimentaire mondial.

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