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Le chef des affaires humanitaires de l’ONU interpelle le monde sur la situation au Kasaï


Stephen O'Brien, Secrétaire général adjoint de l’Onu aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence à Bangassou, Centrafrique, 18 juillet 2017.
Stephen O'Brien, Secrétaire général adjoint de l’Onu aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence à Bangassou, Centrafrique, 18 juillet 2017.

"J'invite et encourage la communauté internationale à ne pas abandonner les millions de personnes dans le besoin en RDC. Qu’attendons-nous de plus pour agir ? " a déclaré Stephen O'Brien, Secrétaire général adjoint de l’Onu aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, au terme d’une visite deux jours dans la région du Kasaï où 3,8 millions de personnes sont désormais déplacées à cause des violences entre les forces de sécurité et des miliciens.

M. O'Brien a lancé un appel au monde à "ne pas oublier la RDC, où des millions de filles, garçons, femmes et hommes souffrent de la violence, de maladies et de la malnutrition".

Il a rendu visite à certaines des communautés les plus touchées par la crise massive. Notamment à Tshikapa, dans la Province du Kasaï, où le conflit qui dure déjà depuis près d’une année a donné lieu à de graves violations des droits de l'homme et déplacé 1,4 million de personnes à travers l’ensemble de la région du Kasaï.

"Dans le site de déplacés de Komba, j’ai rencontré la jeune Mangasa Kalone qui m’a expliqué qu’elle avait presque été brûlée vive lorsque son village a été attaqué", a souligné M. O'Brien. Il a également visité un complexe scolaire où des acteurs humanitaires mènent des activités de protection et de loisirs à quelque 1 000 enfants non-accompagnés.

Avec 3,8 millions de personnes déplacées, la RDC devient le pays africain le plus touché par les déplacements internes de populations.

De plus, la violence qui sévit dans les cinq provinces qui forment la région du Kasaï empêche des milliers d’enfants de se rendre à l’école.

Alors que quelque 600 cas de violence sexuelle ont été rapportés depuis l’année dernière, un certain nombre d’écoles et de cliniques ont été transformées pour servir de refuge aux personnes déplacées. Outre les 3,8 millions de personnes déplacées, le pays est également confronté à un flux régulier de réfugiés du Burundi, de la République Centrafricaine et du Soudan du Sud.

"Les ressources insuffisantes dont dispose la communauté humanitaire ne lui permettent pas de fournir une réponse adéquate", a déclaré M. O'Brien. Cette année, un appel de 812,5 millions de dollars US a été lancé mais a jusqu'à présent reçu moins de 25 pour cent du financement. Il s’agit du financement le plus bas de ces 10 dernières années. "C’est non seulement insuffisant mais surtout inacceptable pour la communauté mondiale de ne pas répondre à cette très réelle souffrance du peuple Congolais à cause du seul manque d'argent", a déclaré M. O'Brien.

"Je demande à nos donateurs de donner et faire plus pour financer l’appel humanitaire en vue d’empêcher que des millions de personnes vulnérables ne tombent davantage dans le chaos total", a insisté M. O’Brien.

"Aujourd’hui, le financement est la seule chose dont nous avons besoin. Compte tenu des compétences, de l'engagement, du leadership et de la volonté des humanitaires des Nations Unies et de tous nos partenaires internationaux et nationaux, nous sommes en mesure de répondre aux besoins criants. Avec les ressources nécessaires, nous pouvons sauver des vies et protéger des millions de femmes, filles, garçons et hommes les plus vulnérables de notre planète", a conclu M. O'Brien.

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