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Le chef de la junte soudanaise ne sera pas candidat aux prochaines élections


Le chef de l'État soudanais Abdel Fattah al-Burhane lors d'une interview, jeudi 22 septembre 2022, à New York, en marge de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies.
Le chef de l'État soudanais Abdel Fattah al-Burhane lors d'une interview, jeudi 22 septembre 2022, à New York, en marge de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies.

Le général Abdel Fattah al-Burhane, qui dirige le Soudan après un coup d'État il y a près d'un an, a déclaré jeudi qu'il ne se présentera pas aux futures élections, censées mettre en place un gouvernement dirigé par des civils.

"Je n'ai pas le désir de me présenter comme candidat", a déclaré le général Burhane, 62 ans, lors d'une interview avec l'agence Associated Press en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, à New York.

Le Soudan est plongé dans la tourmente depuis plus de trois ans. Son économie vacille et, selon le Fonds monétaire international, l'inflation devrait atteindre le taux vertigineux de 245 % cette année.

Depuis le coup d'État d'octobre dernier, les manifestants pro-démocratie continuent de défiler dans les rues pour exiger que les généraux remettent le pouvoir aux civils.

Les soldats ont ouvert le feu sur les manifestants à plusieurs reprises, tuant certains d'entre eux et en détenant des centaines. Bien qu'aucun policier ou membre des forces de sécurité n'ait été condamné pour ces morts, le général Burhane a déclaré que cinq ou six personnes font l'objet d'une enquête. "Les manifestants se sont heurtés à la police, et la police les a traités conformément à la loi pour protéger les biens publics", a-t-il dit.

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Le général s'est toutefois abstenu d'avancer une date pour la tenue des élections futures, même s'il avait précédemment déclaré qu'un scrutin pourrait avoir lieu en juillet 2023. Pour lui, l'impasse se situe au niveau des acteurs politiques qui doivent se mettre d'accord sur une date pour les échéances électorales. Il a insisté sur le fait que l'armée ne joue aucun rôle dans ce débat.

Il a également balayé d'un revers de la main les supputations qui font état de tensions au sein de son propre gouvernement de transition, niant l'existence de désaccords avec le chef adjoint du conseil militaire au pouvoir au Soudan, le général Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le surnom de Hamedti. Ces dernières semaines, les médias locaux ont fait état de différends entre les deux généraux. Hamedti a récemment admis que la prise du pouvoir par les militaires avait fait échec.

Aide américaine "en pause"

Sur le terrain, des millions de Soudanais souffrent sous le poids de l'inflation et d'une monnaie, la livre soudanaise, dont la valeur a chuté de façon spectaculaire par rapport au dollar américain.

Le chef militaire au pouvoir a accusé des pays et des institutions, qu'il n'a pas nommés, d'être à l'origine de la détérioration de la situation économique du Soudan.

À la suite du coup d'État, l'administration Biden a suspendu une aide financière de 700 millions de dollars destinée à soutenir la transition du Soudan vers un gouvernement entièrement civil. Le département d'État a déclaré que l'ensemble du programme d'aide, qui aurait pu inclure des soutiens additionnels en plus des 700 millions de dollars, avait été mis en "pause" dans l'attente d'un examen de l'évolution de la situation à Khartoum.

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