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Le caméléon et son atout "bave gluante"


Une nouvelle espèce de caméléon decouverte en Tanzanie.
Une nouvelle espèce de caméléon decouverte en Tanzanie.

Déjà champion du déguisement, de l'observation et du lancer de langue, le caméléon posséderait, selon une étude publiée lundi dans la revue britannique Nature Physics, un autre atout chasse d'un genre particulier : sa salive gluante.

Le caméléon est un prédateur dit "opportuniste", car il ne court pas après les insectes comme les autres lézards. Il se cache et attend.

Déguisé en pierre ou en branche, il observe les environs sans bouger d'un iota grâce à ses deux yeux indépendants. Un œil peut guetter les proies devant, pendant que l'autre les traque derrière.

Une fois qu'une mouche, un papillon ou une araignée est repéré à portée de frappe, le caméléon projette sa langue à une distance allant jusqu'à deux fois la longueur de son corps.

Le tout à une vitesse phénoménale, inégalée chez les reptiles, oiseaux ou mammifères, à l'exception de la salamandre.

La force de frappe de sa "langue ressort" permet d'assommer la proie mais comment la ramène-t-il jusqu'à sa gueule ? Les avis divergent.

Pour certains chercheurs, il s'agirait d'un phénomène d'aspiration, pour d'autres d'un mécanisme d'emboitement des rugosités des surfaces de la langue et des proies, ou encore de la présence d'une ventouse musculaire au bout de la langue.

Aspirateur, colle ou velcro, Pascal Damman, de l'Université de Mons en Belgique, et ses collègues ont tranché en mettant au point une méthode de mesure de la viscosité de la salive et en calculant la taille limite de ses proies grâce à un modèle.

Et ça marche ! L'adhérence visqueuse est assez puissante pour expliquer, à elle seule, comment le caméléon "scotche" à sa langue des insectes faisant jusqu'à un tiers de son propre poids.

"Nous avons eu la surprise de constater que la viscosité de ce fluide est très grande, presque 1.000 fois supérieure à celle de la salive, proche de celle du mucus utilisé par les escargots pour se déplacer", explique à l'AFP Pascal Damman.

Plus l'animal tire fort et vite la langue, plus l'adhésion est importante.

Quand l'animal rentre sa langue et qu'il n'y a plus ces forces en jeu, cela permet "un détachement au final" entre la langue et la proie, précise Pascal Damman. Le caméléon peut donc croquer ses insectes sans se mordre la langue.

Avec AFP

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