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L'ardeur de Museveni à aider Kiir suscite des inquiétudes


Le président Yoweri Museveni reste l'un des plus fidèles alliés de son homologue du Soudan du Sud, Salva Kiir
Le président Yoweri Museveni reste l'un des plus fidèles alliés de son homologue du Soudan du Sud, Salva Kiir
Alors que les combats se poursuivent au Soudan du Sud, le président ougandais Yoweri Museveni reste très engagé dans la crise. Une ingérence qui suscite des inquiétudes non seulement à Juba, mais également à Kampala.

Depuis que le conflit a éclaté à la mi-décembre, le président ougandais a ouvertement pris parti. M. Museveni a adressé une mise en garde ferme au chef rebelle et ancien vice-président sud-soudanais, Riek Machar. Le chef de l’Etat ougandais a également envoyé des troupes au Soudan du Sud pour soutenir le gouvernement du président Salva Kiir.

Le député ougandais Wilfred Niwagaba estime que le gouvernement n'a pas expliqué pleinement la raison pour laquelle il s'implique au Soudan du sud.

« Nous ne connaissons ni le coût de cette guerre pour le contribuable ougandais, ni le coût humain. Notre pays semble maintenant être impliqué dans tant de guerres. Nous sommes en Somalie, au Soudan maintenant, en République centrafricaine (RCA), mais le gouvernement n'est jamais venu vers nous pour s’expliquer. Qui paie pour les troupes ? Quel est le coût, et cela en vaut-il la peine? » s’interroge le député Niwagaba.

L'Ouganda avait été un fervent soutien de l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) pendant la guerre d'indépendance du Soudan du Sud. Paul Omach de l'Université Makerere à Kampala, estime en conséquence que M. Museveni exerce une influence considérable sur son voisin du nord, en particulier avec le gouvernement de M. Kiir. Le président ougandais aurait-il peur de perdre cette influence, se demande M. Omach.

« Salva Kiir a-t-il la capacité de survivre ? Les Sud-Soudanais le veulent-ils vraiment ? A-t-il un soutien massif ? Si ce n’est pas le cas, alors nous nous serions faits hara-kiri en misant sur le mauvais cheval », affirme M. Omach.

La situation au Soudan du Sud est complexe. Maintenant que l'Ouganda y est impliqué, il pourrait avoir du mal à sortir du bourbier, poursuit l’expert. Toujours selon M. Omach, le président Museveni aurait dû laisser l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) poursuivre sa médiation. Pour beaucoup d’observateurs, l’activisme du président ougandais semble cacher des desseins inavoués, tout au moins des intérêts personnels. Malgré les voix dissidentes à Kampala, des renforts de troupes ougandaises ont été envoyés au Soudan du sud début janvier. Pour sûr, le président Museveni ne semble pas avoir l'intention de reculer.
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