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La vie reprend malgré la guerre antijihadistes dans une ville du Sinaï


Des militaires patouillent dans le Nord-Sinaï, Egypte, 1er décembre 2017.
Des militaires patouillent dans le Nord-Sinaï, Egypte, 1er décembre 2017.

Reprise des transports en commun, réouverture des universités, marchés de fruits et légumes bondés... A Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, la vie reprend doucement malgré la poursuite de la guerre déclarée par l'armée égyptienne aux jihadistes dans la région.

Lors d'une visite à Al-Arich organisée par l'armée pour les médias étrangers, les journalistes ont pu se déplacer dans une ville dont les rues portent les stigmates des combats de l'opération antijihadistes baptisée "Sinaï 2018", lancée le 9 février.

De nombreux barrages en terre et en pierre sont toujours visibles à plusieurs endroits.

Plus de 200 jihadistes et une trentaine de soldats sont morts depuis le 9 février, selon des chiffres officiels. L'opération a été commanditée par le président Abdel Fattah al-Sissi près de trois mois après un carnage qui a fait plus de 300 morts dans une mosquée du Sinaï.

Cet attentat, le plus meurtrier de l'histoire de l'Egypte, n'a pas été revendiqué, mais les autorités ont accusé le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

A Al-Arich, les habitants se disent soulagés d'une amélioration de leur quotidien, qui avait été lourdement affecté par les opérations militaires.

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"Nous avons repris les cours le 21 juin", affirme, enthousiaste, Alaa Abdel Ati, une étudiante de 21 ans à la faculté d'Education. Son université avait fermé le 9 février.

Une autre étudiante, Abir, explique elle que "les transports en commun ont repris et il n'y a plus de files d'attente pour recevoir des produits alimentaires comme avant".

Depuis la destitution en 2013 par l'armée du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, les forces de sécurité affrontent dans le Sinaï des groupes extrémistes, dont l'EI. Des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans ces violences.

- Autorisations -

L'état d'urgence est imposé dans le nord-Sinaï depuis octobre 2014 à la suite d'un attentat contre l'armée (30 soldats tués) et cette mesure a été étendue à l'ensemble du pays en avril 2017 après les attaques meurtrières contre les églises de Tanta et d'Alexandrie.

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"Avec l'amélioration de la situation sécuritaire" à al-Arich, où habitent quelque 225.000 personnes, "la vie commence à reprendre son cours quasi normal", affirme un haut responsable de l'armée aux journalistes.

D'autres commandants militaires expliquent que les mesures qui avaient fortement restreint la liberté de mouvement des habitants ont été assouplies.

Selon eux, il est désormais possible de quitter la ville d'Al-Arich les jeudi, vendredi et samedi sans devoir présenter une autorisation préalable. Le carburant reste toutefois toujours rationné, l'armée disant vouloir éviter que des jihadistes ne s'en procurent.

Ce rationnement a pour objectif "la limitation des déplacements des takfiris", terme utilisé par les autorités pour désigner les jihadistes, a précisé le gouverneur de Nord-Sinaï, Abdel Fattah al-Harhour.

Selon lui, l'assouplissement des restrictions sécuritaires va de pair avec un plan gouvernemental de développement pour la région, visant à améliorer les services en matière de santé, d'hébergement, d'éducation et dans le secteur de l'industrie.

Au marché, Bassem, un vendeur de légumes de 25 ans, exprime lui aussi son soulagement. Pourtant, les marchandises "tardent à arriver à cause des barrages sur les routes" menant à al-Arich.

Mohammed Ali, un étudiant de 22 ans, est ravi de pouvoir de nouveau aller à la mer.

"Au début de l'opération, il était difficile de sortir de la maison et l'accès à beaucoup d'endroits a été interdit, comme la plage, notre principal source d'oxygène".

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Le centre sportif d'Al-Arich a rouvert le mois dernier. Des filles et des garçons font des longueurs dans le bassin olympique.

Pour la responsable des activités sportives du centre, Sally al-Husseini, "il faudra un peu de temps pour que la vie reprenne à al-Arich mais je suis optimiste. Nous resterons dans la ville parce que nous l'aimons".

Avec AFP

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