Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Des milliers de Congolais du Sud-Kivu fuient vers le Burundi


Des réfugiés congolais installés dans les camps de la région de Rumonge, Burundi, le 26 janvier 2018. (VOA/Christophe Nkurunziza)
Des réfugiés congolais installés dans les camps de la région de Rumonge, Burundi, le 26 janvier 2018. (VOA/Christophe Nkurunziza)

Plus de 7.000 réfugiés congolais fuyant les affrontements entre miliciens Maï-Maï et les FARDC au Sud-Kivu sont arrivés dans la province de Rumonge au sud du Burundi.

Sur place, les autorités provinciales enregistrent les réfugiés avant qu’ils ne soient conduits vers un site d’accueil situé dans l’est du Burundi. Mais sur place, les réfugiés indiquent qu’ils ne reçoivent pas de nourriture et l’administration appelle les ONG à l’aide.

Sur la plage de Rumonge, à une centaine de kilomètres au sud de Bujumbura, ce bébé dans les bras de sa maman vient d’accoster d’une pirogue qui vient de la République démocratique du Congo.

>> Lire aussi : Près de 7.000 Congolais fuient vers le Burundi en raison d'affrontement en RDC

Ce bébé a faim, car depuis son arrivée mercredi, aucune aide en nourriture n’a été donnée aux réfugiés congolais fuyant les affrontements entre miliciens Maï-Maï et les FARDC.

Une famille congolaise réfugiée dans la région de Rumonge, au Burundi, le 26 janvier 2018. (VOA/Christophe Nkurunziza)
Une famille congolaise réfugiée dans la région de Rumonge, au Burundi, le 26 janvier 2018. (VOA/Christophe Nkurunziza)

"Mon bébé a faim. Nous sommes arrivés avant-hier et nous avions peur des tirs, raison pour laquelle nous avons fui. Nous ne savions même pas qui sont les protagonistes. Nous avions peur et nous avons fui sans même manger, car nous n’avons pas d’argent", se lamente une Congolaise.

Plus de 5.000 Congolais ont transité par ce port de Rumonge au sud du Burundi. Ce jeune Congolais raconte son calvaire le jour où il a décidé de fuir les combats.

>> Lire aussi : Trois présumés rebelles burundais tués dans le Sud-Kivu

"Là-bas, il y avait les Maï-Maï et les soldats de Joseph. Il y a eu beaucoup de combats en tout cas. À Mizimu, à Kazimiya aussi, il y a beaucoup de soldats qui sont là. Alors, les rebelles sont là. C’est pourquoi on s’est réfugié au Burundi", explique-t-il à VOA Afrique.

Cet autre Congolais explique qu'il s'est "retrouvé au Burundi puisqu'il y a eu des affrontements dans notre pays". C'est ainsi que lui et des proches ont "jugé utile de se rendre au Burundi".

Des réfugiés congolaise installés dans les camps de la région de Rumonge, au Burundi, le 26 janvier 2018. (VOA/Christophe Nkurunziza)
Des réfugiés congolaise installés dans les camps de la région de Rumonge, au Burundi, le 26 janvier 2018. (VOA/Christophe Nkurunziza)

"Nous fuyons les affrontements qui se déroulent entre les deux forces militaires. Nous nous sommes les civils nous n’avons rien à faire. Vous savez quand la rivière est inondée, il faut savoir se loger sur la rive. Et c’est pourquoi on est ici", confie-t-il à VOA Afrique.

Kashimo Mirindi, âgé de 55 ans, a neuf enfants. Il raconte son cauchemar.

"Les forces armées congolaises ont commencé à incendier les maisons", raconte ce réfugié congolais.

"Et puis nous avons eu peur, c’est pourquoi nous avons fui vers le Burundi. Si la paix arrive dans quelques jours, nous pouvons retourner en arrière", continue-t-il.

Mais leur nouvelle situation n'est pas simple : "depuis que nous sommes arrivés ici, il n'y a rien comme aide. Nous demandons au gouvernement burundais de nous aider avec un peu de nourriture et la communauté internationale peut aussi nous aider".

Des enfants congolais réfugiés dans la région de Rumonge, au Burundi, le 26 janvier 2018. (VOA/Christophe Nkurunziza)
Des enfants congolais réfugiés dans la région de Rumonge, au Burundi, le 26 janvier 2018. (VOA/Christophe Nkurunziza)



Ce Congolais, vendeur de poissons, explique que quand il était "sur la presqu’île de Ubwari en train de chercher du poisson fumé", et se préparait "à descendre sur Baraka", il a aperçu une "guerre entre les soldats des FARDC et les Maï-Maï".

"Quand on a vu ça, j’ai décidé de venir au Burundi pour que je puisse chercher un chemin pour m’orienter chez moi", souligne-t-il en insistant qu'il cherche un moyen de rentrer chez lui, loin des tirs.

De la plage de Rumonge, ces réfugiés congolais transitent par un site de fortune à quelques mètres plus loin devant le tribunal de Grande Instance de la même localité d’où ils seront conduits au centre de transit de Cankuzo dans l’est du Burundi.

Mais d’autres sont conduits vers Gatumba vers la ville d’Uvira pour retourner chez eux selon le conseiller socio-culturel du gouverneur de la province de Rumonge, Aaron Ndayisenga.

Christophe Nkurunziza, envoyé spécial à Rumonge

XS
SM
MD
LG