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La justice tunisienne libère une journaliste arrêtée pour avoir critiqué le pouvoir


La détention de Mme Akacha est un nouvel indicateur "d'un véritable recul de la liberté de la presse et de l'expression en Tunisie", a déploré le Syndicat national des journalistes tunisiens.
La détention de Mme Akacha est un nouvel indicateur "d'un véritable recul de la liberté de la presse et de l'expression en Tunisie", a déploré le Syndicat national des journalistes tunisiens.

Une journaliste tunisienne placée jeudi en détention pour avoir critiqué via les réseaux sociaux le ministère de l'Intérieur, a été remise en liberté vendredi, a indiqué à l'AFP son avocat.

Chahrazed Akacha, rédactrice en chef d'un site local d'information, reste sous le coup de poursuites judiciaires, a ajouté l'avocat, Me Samir Dilou. Sa détention pour des publications sur les réseaux sociaux critiquant le ministère de l'Intérieur a été vivement dénoncée par le syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), qui y a vu un nouveau signe d'un "véritable recul" de la liberté d'expression en Tunisie.

Il lui est reproché d'avoir "nui à la quiétude d'autrui à travers les réseaux publics de télécommunications", selon le Snjt. Ces poursuites contre la journaliste, critique du coup de force du président Kais Saied fin juillet, ont été lancées à la suite de publications sur son compte Facebook critiquant le ministère de l'Intérieur.

Deux jours avant sa détention, la journaliste s'était adressée dans une publication sur les réseaux sociaux au ministre de l'Intérieur, Taoufik Charefeddine, l'accusant d'avoir "lâché ses chiens" pour l'agresser et lui ôter son voile à la suite de ses critiques sur les réseaux sociaux contre le ministère.

Dans une déclaration à une télévision locale le 12 avril, Mme Akacha a affirmé avoir déjà été entendue une première fois par la justice après ses publications critiques pour avoir "porté atteinte" à la dignité du ministre de l'Intérieur, au chef d'Etat et à la sûreté intérieure".

La détention de Mme Akacha est un nouvel indicateur "d'un véritable recul de la liberté de la presse et de l'expression en Tunisie", a déploré le Snjt. "Le pouvoir judiciaire continue à considérer les journalistes qui expriment leurs idées (...) comme des éléments dangereux dans la société", a ajouté encore le syndicat.

Fin mars, le Snjt avait déjà accusé le pouvoir d'instrumentaliser les appareils de l'Etat pour "faire taire et intimider" les journalistes après le placement en détention d'un correspondant ayant refusé de dévoiler ses sources.

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