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La justice mozambicaine refuse d'indemniser la famille d'un observateur électoral assassiné


Helena Mateus Kida, ministre de la Justice du Mozambique.
Helena Mateus Kida, ministre de la Justice du Mozambique.

La justice mozambicaine a rejeté la demande d'indemnisation de la famille d'une figure de la société civile dont le meurtre par des policiers avant les élections générales d'octobre 2019 avait fait scandale, a-t-on appris jeudi auprès d'une ONG.

A la tête d'un forum d'associations, Anastacio Matavele, 58 ans, a été abattu le 7 octobre 2019 par des hommes armés alors qu'il circulait en voiture dans la ville de Xai-Xai, la capitale de la province de Gaza (sud).

En prenant la fuite, ses agresseurs présumés ont été impliqués dans un accident de la route au cours duquel deux d'entre eux ont trouvé la mort.

L'état-major de la police avait annoncé le lendemain du meurtre que quatre d'entre eux faisaient partie d'une unité d'intervention de la police locale. Le chef de cette unité, Tudelo Guirrigo, suspendu après le meurtre, avait été arrêté quelques semaines plus tard.

En attendant leur procès, prévu en mai, l'avocat de la famille de la victime a réclamé à l'Etat des dommages et intérêts d'un montant de 35 millions de meticais (environ 480.000 euros).

Selon une décision rendue le 8 avril consultée par l'AFP, sa requête a été rejetée par la justice au motif que les assassins présumés n'étaient pas en service au moment de l'assassinat.

Le responsable d'une ONG, le Centre pour la démocratie et le développement (CDD), a déploré jeudi un "déni de justice". "Ceux qui l'ont tué portaient des uniformes de la police", a estimé auprès de l'AFP Adriano Nuvunga, qualifiant leur acte de "crime d'Etat".

L'assassinat de M. Matavele avait provoqué un vif émoi au Mozambique pendant une campagne électorale émaillée de nombreux incidents violents qui ont visé pour l'essentiel des candidats ou des partisans de l'opposition.

Au terme du scrutin, la Commission électorale a proclamé sans surprise la victoire du président sortant Filipe Nyusi et de son parti le Frelimo, au pouvoir depuis l'indépendance en 1975.

Le principal parti d'opposition, la Renamo, a dénoncé des fraudes massives mais ses recours ont été rejetés.

La société civile mozambicaine et la plupart des observateurs étrangers, dont ceux de l'Union européenne (UE), ont eux aussi pointé du doigt de nombreuses "irrégularités" dans le déroulement des élections.

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