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La Grèce dément des informations sur "un site secret" pour détenir les migrants


Des migrants marchent près de Pazarkule à la frontière greco-turque le 5 mars 2020.
Des migrants marchent près de Pazarkule à la frontière greco-turque le 5 mars 2020.

La Grèce a démenti mercredi des informations du quotidien américain The New York Times sur l'existence d'un centre de détention "secret" à la frontière avec la Turquie pour incarcérer -avant de les expulser- les migrants arrivés sur son territoire après la décision de la Turquie d'ouvrir ses portes.

Selon le journal, "le centre extrajudiciaire est une des quelques tactiques que la Grèce utilise pour empêcher une répétition de la crise migratoire de 2015".

"Il n'y a pas de centre de détention secret en Grèce", a déclaré pour sa part lors d'un point de presse le porte-parole du gouvernement grec, Stelios Petsas. "Tout ce qui concerne la surveillance des frontières, ou impliquant la sécurité, est transparent. La Constitution, le droit grec et les acquis européens sont en vigueur", a-t-il ajouté.

"Il n'y a rien de caché", a-t-il encore affirmé. "Si le New York Times est au courant de cela, je ne vois pas comment un centre de détention comme celui-là pourrait rester secret".

Le New York Times assure mercredi avoir confirmé l'existence du camp au moyen d'images satellite, après avoir interviewé un Syrien renvoyé en Turquie qui a rapporté avoir été incarcéré sur ce site près du village de Poros, dans le nord-est de la Grèce.

Athènes a toujours démenti renvoyer en Turquie les migrants interpellés. Une source gouvernementale grecque assurait la semaine dernière qu'"il n'y a pas de refoulements". Le gouvernement "empêche l'entrée, c'est tout à fait différent", déclarait cette source à l'AFP.

Des journalistes de l'AFP ont vu le long de la frontière des soldats grecs cagoulés embarquant des migrants dans des véhicules militaires. Certains réfugiés se trouvaient aussi à bord de fourgonnettes sans plaques d'immatriculation.

Des milliers de migrants se sont rués vers la frontière terrestre bordée par le fleuve Evros quand Ankara a annoncé le 28 février l'ouverture de ses portes à tous les demandeurs d'asile souhaitant rejoindre l'Europe. Des dizaines ont réussi à traverser le fleuve et à pénétrer sur le territoire grec.

Interrogé la semaine dernière sur le sort des migrants interpellés sur le sol grec, le ministre des Migrations grec a refusé de commenter. Sur le terrain, les policiers et les militaires ont systématiquement refusé d'indiquer la destination de ces personnes interpellées.

Des habitants et des personnes ayant passé du temps à la frontière la semaine dernière ont pourtant confirmé cette pratique illégale de refoulement.

Autrefois "l'armée nous demandait de ramener les migrants de l'autre côté (de la frontière). Maintenant ils le font eux-mêmes", a raconté un habitant sous couvert de l'anonymat.

Le gouvernement grec a à nouveau démenti les allégations ce week-end d'un groupe de soutien aux migrants, selon lequel un Pakistanais avait été tué par des tirs grecs à la frontière.

"Notre ami Muhammad (Gulzar) a été abattu mercredi, juste parce qu'il était un migrant", a dénoncé sur Facebook le groupe de soutien City Plaza. "La balle a été tirée depuis une arme du côté grec", est-il noté dans le communiqué.

"En ce qui concerne les morts et les blessés, nous avons catégoriquement nié qu'il y en ait eu, du moins du côté grec. Et nous allons continuer à le faire", a déclaré mercredi Stelios Petsas.

"Cela est orchestré par la propagande turque et les fake news. Imaginez s'il y eu des victimes, ne les auriez-vous pas vues?", a demandé aux journalistes le porte-parole du gouvernement grec.

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