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La fille de Mugabe nommée au comité de censure médiatique au Zimbabwe


Le président zimbabwéen Robert Mugabe, centre gauche, son épouse Grace, au centre, et des membres de leur famille coupent le gâteau d'anniversaire à Matopos, dans la banlieue de Bulawayo, 25 février 2017.
Le président zimbabwéen Robert Mugabe, centre gauche, son épouse Grace, au centre, et des membres de leur famille coupent le gâteau d'anniversaire à Matopos, dans la banlieue de Bulawayo, 25 février 2017.

La nomination de la fille du président zimbabwéen Robert Mugabe est annoncée par les médias zimbabwéens. Selon eux, Bona Chikore, a été nommée au sein d'un comité de censure médiatique, venant grossir la liste des membres de la famille du chef de l'Etat à des postes importants.

Ce comité de censure devra "jouer un rôle dans le contrôle et la régulation des médias ainsi que de l'industrie cinématographique", rapporte le quotidien The Herald.

De nombreux proches de Robert Mugabe occupent déjà de hautes responsabilités au Zimbabwe.

Son épouse, Grace Mugabe, patronne de la ligue des femmes de la Zanu-PF, le parti au pouvoir, fait partie des favorites pour la succession du président âgé de 93 ans.

Ses neveux Patrick Zhuwao et Walter Chidhakwa sont respectivement ministres de la Jeunesse et des Mines.

Le mari de Bona Chikore, Simba, est quant à lui chef des opérations de la compagnie aérienne nationale Air Zimbabwe.

Diplômée en finance et comptabilité des universités de Hong Kong et Singapour, Bona Chikore, 27 ans, est la fille aînée de l'union entre Robert et Grace Mugabe. Ses deux jeunes frères sont encore étudiants.

Sa nomination au sein d'un comité de censure est vue par plusieurs observateurs comme un moyen de museler un peu plus les critiques sur la famille Mugabe, à l'heure où la santé du président est au coeur de toutes les rumeurs.

La porte-parole de la police, Charity Charamba, l'ancien ministre de la Culture Aeneas Chigwedere et l'adjoint au porte-parole du président Regis Chikowore accompagneront notamment la fille de M. Mugabe au sein de ce comité.

Le Zimbabwe est l'un des pays les moins accueillants en terme de liberté de la presse et des médias. En 2016, il pointait au 124e rang mondial dans le classement de 181 pays publié par Reporters sans frontières (RSF).

L'ONG dénonce notamment le "harcèlement et l'intimidation de journalistes par le gouvernement de Robert Mugabe".

En 2004, un comité de censure avait interdit une pièce de théâtre intitulée "Superpatriote et les idiots" qui dépeignait un dictateur autocrate maintenu au pouvoir par ses proches et des forces de sécurité violentes.

De nombreux Zimbabwéens utilisent les réseaux sociaux pour exprimer leur hostilité envers le régime de M. Mugabe, au pouvoir depuis 1980, et ainsi contourner la stricte réglementation sur les médias.

Avec AFP

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