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La défense dénonce l'absence de preuves au procès du putsch manqué au Burkina


Djibrill Bassolé, Gilbert Diendéré et d'autres accusés lors de leur procès à Ouagadougou, le 27 avril 2017
Djibrill Bassolé, Gilbert Diendéré et d'autres accusés lors de leur procès à Ouagadougou, le 27 avril 2017

Les avocats de la défense ont fait état samedi "d'absence de preuves" pour les "meurtres" reprochés aux accusés du procès du putsch manqué de 2015 au Burkina Faso.

"Le parquet ne donne aucun élément qui puisse établir une corrélation entre les meurtres, les coups et blessures et nos clients", a déclaré Me Issaka Badini, avocat du sergent-chef Lawoko Mohamed Zerbo, premier des 84 accusés à être interrogé devant le tribunal militaire de Ouagadougou.

"Le parquet n'a aucune preuve (...) et tente de faire requalifier les faits en crime contre l'humanité", a pesté Me Olivier Yelcouni, un autre avocat de la défense.

A l'audience, le parquet a reconnu l'absence d'analyses balistiques dans le dossier mais a précisé qu'un médecin avait produit un rapport médico-légal permettant de déterminer que 13 personnes avaient été tuées par balles lors des événements et 42 blessées.

Mais seule une analyse balistique aurait "pu clairement déterminer la trajectoire des balles, leur nature et le type d'arme utilisée", a soutenu Me Babou Bama, un autre avocat de la défense.

>> Lire aussi : Le procès du putsch de nouveau renvoyé au 25 mai au Burkina

"J'ai appris après les événements qu'il y a eu des morts et blessés mais je n'en ai pas personnellement vu", a déclaré à la barre le sergent-chef Zerbo, interrogé depuis vendredi.

Pour le parquet, la sortie des soldats de l'ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP) pour le "maintien de l'ordre face à des manifestants aux mains nues", dont certains ont été tués par balles, "suffit" à établir le "lien de cause à effet".

Le procès a été suspendu et reprendra lundi avec la poursuite de l'audition du sergent-chef Zerbo.

Les deux principaux accusés sont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du coup d'État manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés.

Le 16 septembre 2015, des soldats du RSP avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré.

Le RSP était la garde prétorienne de Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir.

Le général Diendéré, qui avait pris la tête des putschistes, et les autres personnes poursuivies sont accusés d'atteinte à la sûreté de l'État, meurtres, coups et blessures volontaires.

Avec AFP

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