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La compagnie Air Italy met la clef sous la porte, 1.200 emplois en jeu


Un avion d'Alitalia à l'aéroport international de Fiumicino, en Italie, le vendredi 12 mai 2017.
Un avion d'Alitalia à l'aéroport international de Fiumicino, en Italie, le vendredi 12 mai 2017.

La compagnie aérienne italienne Air Italy (ex-Meridiana), fondée par l'Aga Khan et qui a accumulé des centaines de millions d'euros de pertes, a annoncé mardi sa mise en "liquidation", mettant en péril 1.200 emplois.

"Etant donné la persistance des conditions difficiles dans lesquelles la compagnie opère, les conditions de poursuite de l'activité de la société n'existent plus", a écrit Roberto Spada, président d'Air Italy, dans une lettre aux employés.

"Les actionnaires d'Air Italy, Alisarda et Qatar Airways (...) ont décidé à l'unanimité de mettre la société en liquidation", a indiqué la société.

Les vols resteront assurés jusqu'au 25 février par d'autres compagnies aux horaires et jours prévus. Au-delà, les passagers seront remboursés ou reprogrammés sur d'autres vols, a précisé Air Italy, dans un communiqué.

Basée à Olbia en Sardaigne, mais disposant d'un hub à Milan, elle assurait surtout des vols intérieurs en Italie mais aussi des liaisons vers les Etats-Unis, le Canada et l'Afrique.

Air Italy avait enregistré en 2018 une perte de 164 millions d'euros, qui avait gonflé à environ 200 millions l'an passé.

La compagnie est l'héritière d'Alisarda, créée en 1963 par le prince Aga Khan pour transporter des passagers entre l'Italie continentale et la Sardaigne, notamment dans sa station balnéaire de luxe de Porto Cervo.

Devenue Meridiana en 1991, elle s'allie avec Qatar Airways en septembre 2017, alors qu'elle connaît des difficultés: Qatar Airways prend 49% de son capital tandis qu'Alisarda en garde 51%.

Mardi, la compagnie qatarie a assuré dans un communiqué qu'elle était "prête, encore une fois, à faire sa part pour soutenir la relance et la croissance de la compagnie aérienne, mais que cela n'aurait été possible qu'avec l'investissement de tous les actionnaires".

Lancée en grande pompe il y a deux ans, la nouvelle "Air Italy" misait sur les difficultés d'Alitalia et entendait la détrôner.

Ses objectifs étaient extrêmement ambitieux: passer d'ici à 2022 à 50 appareils (contre 11 en 2018) et 10 millions de passagers par an (contre 2,6 millions). Le tout en développant des liaisons internationales. Mais ce projet a échoué.

Les syndicats sont en état d'alerte. "Il faut une action immédiate pour arrêter cet acte grave et irresponsable et un signe de vie des ministres compétents pour empêcher ce désastre au niveau de l'emploi", a dénoncé le secrétaire de la Filt-Cgil, Fabrizio Cuscito.

La ministre des Transports Paola De Micheli avait demandé mardi matin une "réunion en urgence" avec la direction d'Air Italy, l'invitant à "suspendre toute décision jusqu'à la réunion avec les ministères compétents".

"La décision de mettre en liquidation une entreprise de telle dimension, sans en informer au préalable le gouvernement, et sans examiner sérieusement d'éventuelles alternatives n'est pas acceptable", avait-elle fustigé.

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