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Les républicains tentent à nouveau d'abroger "Obamacare", promesse de Trump


Le président de la Chambre des représentants Paul Ryan (à droite) et le leader de la majorité républicaine Kevin McCarthy répondent à des questions sur l'abrogation de l'Obamacare, Washington, le 8 mars 2017. (REUTERS/Joshua Roberts)
Le président de la Chambre des représentants Paul Ryan (à droite) et le leader de la majorité républicaine Kevin McCarthy répondent à des questions sur l'abrogation de l'Obamacare, Washington, le 8 mars 2017. (REUTERS/Joshua Roberts)

Nouveau test d'autorité pour le président américain Donald Trump. La Chambre des représentants, à majorité républicaine, vote jeudi sur un texte d'abrogation de la loi emblématique de Barack Obama sur la santé, une promesse de campagne jusqu'à présent tenue en échec.

Les parlementaires voteront vers 17H30 GMT sur une proposition de loi abrogeant des pans entiers d'"Obamacare", loi votée en 2010 et symbole, selon les républicains, de la dérive étatique promue par les démocrates. Si le texte était adopté, il partira au Sénat, où une âpre bataille s'ouvrira.

Néanmoins, passer la première étape de la Chambre marquerait une revanche politique pour Donald Trump, qui malgré un forcing intense en mars n'avait pas réussi à unifier son camp. La majorité avait dû retirer le texte quelques heures avant le vote prévu, et le milliardaire avait juré de revenir à la charge.

"Nous avons assez de voix", a assuré le chef de la majorité, Kevin McCarthy.

Actuellement, 238 républicains et 193 démocrates siègent à la Chambre. Si tous prennent part au vote, la majorité requise sera de 216 voix. Tous les démocrates devraient voter contre.

- 'Far West des Etats' -

En mars, l'aile conservatrice s'insurgeait contre le fait que des aides et acquis d'Obamacare seraient restés en place dans la réforme républicaine, tandis que les modérés refusaient de voter pour une loi qui aurait fait perdre à au moins 14 millions d'Américains leur assurance maladie l'an prochain, selon l'estimation du bureau d'étude indépendant au Congrès.

De nouveaux amendements dévoilés ces derniers jours ont permis de ramener au bercail les frondeurs conservateurs du "Freedom Caucus", mais l'incertitude demeure sur le nombre de défections parmi les modérés.

Le coeur du projet d'abrogation est inchangé: les Américains ne seraient plus obligés de souscrire une assurance maladie; les financements publics au programme d'assurance pour les plus modestes Medicaid seraient réduits; et la couverture minimum instaurée par Obamacare serait fortement allégée, à la discrétion des gouverneurs des 50 Etats fédérés, au risque de ne plus couvrir les personnes ayant des antécédents médicaux.

"Ils veulent revenir à l'ancien système, au Far West des Etats!", a dénoncé le démocrate Frank Pallone. "Les gens n'auront plus de protections".

Aux Etats-Unis environ la moitié des personnes sont assurées par leur employeur, et ne seraient pas directement concernées par la réforme républicaine.

La cible est le marché "individuel", des millions de travailleurs ou de salariés de petites entreprises qui doivent acheter une assurance seul, sans appartenir à un groupe, et qui grâce à Obamacare avaient pu obtenir des aides substantielles. Ces aides individuelles seraient réduites, surtout pour les personnes proches de la retraite et vivant en zones rurales.

- Antécédents médicaux -

"Des millions d'Américains perdront leur assurance maladie directement à cause de cette proposition", a prédit le président de la grande Association médicale américaine (AMA), Andrew Gurman.

L'une des retouches censée rassurer les modérés est l'ajout de quelques milliards de dollars à un fonds destiné à aider les patients ayant par exemple des antécédents médicaux et susceptibles de coûter plus cher.

L'idée républicaine est de sortir ces patients du marché d'assurance normal et de les regrouper dans des assurances subventionnées par les pouvoirs publics. De cette façon, les prix pour le reste des Américains pourraient baisser.

Mais les démocrates dénoncent la possibilité offerte aux Etats de supprimer l'obligation de couvrir sans discrimination les personnes avec antécédents médicaux, ou celle de couvrir dix services essentiels tels que les soins maternité, les urgences ou la santé mentale.

Ils craignent que des gouverneurs républicains prennent cette option et n'abandonnent les Américains diabétiques ou tout simplement les femmes enceintes.

Les républicains, à l'inverse, affirment que le marché individuel créé par Obamacare est dans une spirale infernale. Chaque année, de plus en plus d'assureurs se retirent de ce marché peu lucratif. C'est l'argument de Donald Trump: de toute façon, Obamacare s'écroulera sous son propre poids.

En cas de succès jeudi, ce débat se développera au Sénat, où le texte est loin de faire l'unanimité, y compris au sein de la majorité républicaine.

"Je ne vois pas comment cela ne changera pas", a expliqué le sénateur républicain Bob Corker sur MSNBC. "J'imagine que nous y passerons au moins un mois".

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