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Le drapeau confédéré en passe d’être retiré du parlement de Caroline du Sud


Le drapeau confédéré, au musée en Caroline du Sud
Le drapeau confédéré, au musée en Caroline du Sud

Après le Sénat, la Chambre des représentants de l'Etat a voté, peu avant l'aube, à une très forte majorité de 94 voix contre 20 s'est prononcée en faveur du retrait. Il fallait deux tiers des votes pour entériner la mesure.

Tard dans la nuit, l'élue républicaine Jenny Horne a prononcé un discours emprunt d'émotion pour appeler au retrait de ce "symbole de haine".

"Je ne peux pas croire que nous n'aurons pas le coeur dans cette assemblée de faire quelque chose de significatif, et de supprimer ce symbole de haine vendredi", a-t-elle dit au bord des larmes.

La décision, déjà adoptée mardi par le Sénat de Caroline du Sud par 37 voix contre 3, doit être transmise à la gouverneure de l'Etat, Nikki Haley, qui y est favorable.

"C'est un nouveau jour pour la Caroline du Sud, un jour dont nous devons tous être fiers, un jour qui nous rapproche tous ensemble alors que nous continuons à nous remettre" du massacre du à Charleston, a notamment écrit Mme Haley sur sa page Facebook.

Selon des informations de presse, Mme Haley pourrait signer dès jeudi après-midi le texte et demander le retrait du drapeau, qui flotte depuis une quinzaine d'années à côté d'un monument en souvenir de la Guerre de Sécession (1861-1865), dans les jardins du parlement de Columbia, la capitale de l'Etat.

Elle dispose de 24 heures après ratification de la mesure pour en faire la demande. Le drapeau pourrait donc être décroché vendredi.

Dylann Roof, 21 ans, avait tué neuf paroissiens noirs le 17 juin. Partisan de la suprématie blanche, il a été inculpé et écroué pour les neuf meurtres qu'il avait justifiés a priori, sur un blog qui lui a été attribué, par sa haine des Noirs. Sur ce même site, il apparaissait sur plusieurs photos brandissant le drapeau confédéré, symbole de racisme pour nombre d'américains.

Régulièrement critiqué par les associations noires car symbolisant l'esclavage, le retrait du drapeau fait l'objet d'une vive polémique aux Etats-Unis depuis la tuerie, que ce soit parmi les représentants politiques, dans la société ou encore dans l'économie, plusieurs distributeurs ayant même décidé de ne plus commercialiser de produits floqués de l'emblème.

"Retirer ce symbole du passé raciste de notre nation est une étape importante vers l'égalité et les droits civiques en Amérique", a réagi jeudi Hillary Clinton, la candidate démocrate à la Maison Blanche.

"Le drapeau devrait rapidement ne plus flotter devant le parlement local, mais il reste encore des problèmes non résolus" sur la question du racisme et des inégalités, a-t-elle ajouté.

De nombreux parlementaires locaux se sont également réjouis de l'issue du vote.

"Cela a mis du temps à venir mais j'ai toujours senti que ce jour viendrait", a par exemple écrit dans un tweet James Clyburn, membre de la Chambre des représentants et afro-américain.

Le pasteur et sénateur local Clementa Pinckney, à qui ses collègues ont rendu hommage en accueillant sa veuve, faisait partie des victimes. Son pupitre avait été recouvert d'un drap noir pendant les deux jours de débats, lundi et mardi.

Les quelques opposants au retrait du drapeau avaient tenté un baroud d'honneur au Sénat en évoquant, avant le vote, l'histoire du Sud.

Une fois retiré, le drapeau va être exposé dans un musée, précisément pour présenter l'histoire du sud historique des Etats-Unis.

Le président Barack Obama, dont le massacre avait provoqué la colère, avait lui-même dit dans la foulée de la tuerie que "le drapeau appartient au musée".

Avec AFP

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