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La bataille de Raqa dans sa "phase finale", plus de boucliers humains


Un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS), vieille ville de Raqa, le 25 septembre 2017.
Un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS), vieille ville de Raqa, le 25 septembre 2017.

Vidée de la totalité des civils utilisés comme bouclier humain, la ville syrienne de Raqa vit ses derniers jours sinon ses dernières heures sous le joug du groupe Etat islamique et la bataille pour son contrôle est dans sa "phase finale".

Ancienne place forte de l'organisation extrémiste sunnite en Syrie et symbole de ses atrocités, Raqa est désormais quasi intégralement contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS) --une alliance de combattants arabes et kurdes-- qui y sont entrées en juin après des mois de combats acharnés.

Et seuls 250 à 300 djihadistes étrangers résistent encore dans leur réduit, avec leurs proches.

"Nous sommes désormais dans la phase finale de la bataille de Raqa", a déclaré dimanche à l'AFP Jihan Cheikh Ahmed, porte-parole des FDS pour cette opération.

Dans un communiqué, l'alliance a souligné que cette ultime étape "mettrait fin" à la présence des combattants djihadistes dans l'ancienne "capitale" de facto de l'EI en Syrie: "La bataille (...) va se poursuivre jusqu'à ce que toute la ville soit nettoyée des terroristes".

La prise des derniers bastions djihadistes dans le centre-ville avait été freinée par la présence de plusieurs milliers de civils utilisés comme "boucliers humains". Ils étaient encore environ 8.000 il y a quelques jours, selon l'ONU.

Les étrangers 'impardonnables'

Ces derniers civils retenus en otages ont été évacués samedi, après un accord conclu entre les djihadistes syriens et le Conseil civil de Raqa, une administration locale mise en place par les FDS.

"Plus de 3.000 civils ont fui (Raqa) samedi soir" pour rejoindre des zones contrôlées par les FDS, a précisé Talal Sello, porte-parole de cette coalition, assurant qu'"il n'y a désormais plus de civils pris au piège comme boucliers humains" à Raqa.

Seuls demeureraient donc des proches de "250 à 300 terroristes étrangers qui ont refusé l'accord et ont décidé de se battre jusqu'au bout", selon M. Sello.

Quelque 275 djihadistes syriens et leurs familles ont, en revanche, quitté la ville en vertu de l'accord d'évacuation négocié avec le Conseil civil de Raqa, a précisé M. Sello.

Aucun djihadiste étranger ne figure parmi les combattants de l'EI ayant pu sortir de Raqa, a confirmé ce conseil dans un communiqué dimanche, démentant des propos tenus auparavant par un de ses responsables.

"Pour clarification et par souci de précision, les étrangers de Daech (...) ne peuvent pas être pardonnés", a affirmé le conseil, en utilisant l'acronyme arabe de l'EI.

Samedi, un haut responsable du Conseil civil de Raqa, Omar Allouche, avait déclaré à l'AFP que des combattants syriens et étrangers de l'EI devaient quitter la ville en vertu de cet accord.

Bombardements rebelles à Damas

Si la coalition internationale menée par Washington avait confirmé le départ d'un "convoi" de Raqa, elle avait par contre assuré que les combattants étrangers en seraient exclus.

"La dernière chose que nous voulons, c'est que les combattants étrangers soient libérés afin qu'ils puissent retourner dans leur pays d'origine et causer plus de terreur", a déclaré dimanche le porte-parole de la coalition, le colonel Ryan Dillon.

Les FDS ont entamé en novembre 2016 leur opération pour reprendre Raqa, prise par l'EI en 2014 lors de sa percée fulgurante en Syrie et en Irak. La ville était devenue le symbole des pires atrocités commises par l'organisation djihadiste, qui y aurait planifié les attentats ayant frappé plusieurs pays ces dernières années.

Interrogée dimanche sur le sort des djihadistes étrangers de Raqa, la ministre française de la Défense, Florence Parly, a évoqué la volonté de Paris d'"aller au bout de ce combat": "Si des djihadistes périssent dans ces combats, je dirais que c'est tant mieux", a-t-elle ajouté.

La chute de Raqa constituerait un nouveau revers de taille pour l'EI, qui a perdu ces derniers mois de larges parties des territoires dont il s'était emparé, notamment Mossoul, son grand bastion en Irak.

Parallèlement à cette bataille pour Raqa, des bombardements rebelles ont fait quatre morts civils à Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La capitale syrienne avait été relativement épargnée par les combats depuis le début en 2011 de ce conflit qui a fait plus de 330.000 morts dans le pays.

Avec AFP

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