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L'UE et la France, principaux bailleurs de projets de développement au Sahel


Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta serre la main du président français Emmanuel Macron, en présence du président nigérien Mahamadou Issoufou (2ème à droite) et le président tchadien Idriss Déby Itno (à droite), le 2 juillet 2018.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta serre la main du président français Emmanuel Macron, en présence du président nigérien Mahamadou Issoufou (2ème à droite) et le président tchadien Idriss Déby Itno (à droite), le 2 juillet 2018.

L'Union européenne et la France vont prendre en charge la plus grande partie du financement de projets de développement, axés sur la prévention du jihadisme, de l'organisation G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) lors d'une réunion de bailleurs de fonds à Nouakchott.

"Je suis heureux d'annoncer que le soutien de l'Union européenne au Programme d'Investissements Prioritaires (PIP) s'élève à présent à 800 millions d'euros. Cela comprend l'annonce aujourd'hui de 122 millions d'euros d'argent frais", a déclaré depuis la capitale mauritanienne le commissaire européen pour la Coopération internationale et le Développement, Neven Mimica.

La France, de son côté, va ajouter 220 millions d'euros de financements nouveaux à 280 millions d'euros déjà engagés, a-t-on précisé de source diplomatique française.

De cette manière, "la France (...) investira 500 millions au profit des priorités" du G5 Sahel, a souligné le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

"La moitié de cette somme concerne des projets déjà en gestation et en cours (…) L'autre moité sera octroyée de manière accélérée dans les deux ans qui viennent pour vous permettre d'être au rendez-vous de vos priorités", a ajouté M. Le Drian.

Les cinq pays du Sahel comptaient sur cette réunion pour atteindre leur objectif de financement de ces projets, évalué à 1,9 milliard d'euros, dont ils prennent eux-mêmes en charge 13%.

Avec 1,3 milliard d'euros cumulés, la France et l'UE seront donc les principaux bailleurs des projets de développement présentés jeudi par les présidents du G5 Sahel à Nouakchott, où siège le secrétariat de cette organisation régionale. Pour des raisons "d'agenda" du président Ibrahim Boubacar Keïta, le Mali était représenté par son ministre de la Défense.

Ces projets, au nombre de 40, concernent en particulier les régions frontalières où les jihadistes tirent parti des carences des Etats pour s'implanter. En construisant des écoles, des centres de soins ou en offrant un accès à l'eau, les gouvernements espèrent fidéliser des populations déshéritées susceptibles de céder sinon aux sirènes jihadistes.

"La pauvreté, le chômage, l'analphabétisme, les sentiments d'injustice, d'impuissance et d'absence de perspectives, le laxisme à l'endroit du trafic de drogue et l'incapacité des Etats à assumer pleinement leurs responsabilités régaliennes génèrent des conditions optimales pour le règne de l'insécurité, laquelle facilite l'intrusion des terroristes et des extrémistes et leur permet de prospérer et de trouver des cibles potentiellement réceptives à leur discours idéologique ou religieux", a déclaré le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.

"A elle seule, l'approche sécuritaire est insuffisante pour résoudre définitivement la question de la violence extrémiste", a-t-il souligné.

"Notre souhait, c'est d'asseoir vigoureusement le second pilier stratégique et décisif de notre action commune, le développement économique et social du G5 Sahel", a abondé le président en exercice du G5 Sahel, le Nigérien Mahamadou Issoufou.

Les groupes jihadistes, en grande partie chassés du nord du Mali par l'intervention militaire lancée par la France en 2013, ont depuis regagné du terrain, en particulier dans le centre du pays, et le phénomène s'étend au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.

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