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L'opposition maintient une grande manifestation le 7 juin


Le président du Libéria, George Weah, à Paris, 20 février 2018
Le président du Libéria, George Weah, à Paris, 20 février 2018

Des opposants au président libérien George Weah, réunis au sein d'un "Conseil des Patriotes", ont maintenu mardi leur appel à manifester le 7 juin malgré un appel au dialogue lancé par le chef de l'Etat au cours d'une rencontre qui s'est achevée sur une impasse.

Les organisateurs entendent réclamer à cette occasion que le président Weah "démissionne ou trouve une solution aux souffrances de la population", alors que le pays fait face à d'importantes difficultés économiques.

"Le Conseil des Patriotes est ici aujourd'hui pour répondre à votre invitation et pour exprimer ses inquiétudes concernant (la manifestation du) 7 juin", a déclaré Darius Dillon, porte-parole de ce forum réunissant des partis d'opposition, des associations de la société civile et des syndicats d'étudiants.

"Le 7 juin, nous vous présenterons nos revendications", a ajouté M. Dillon, qui s'exprimait lors d'une rencontre, sollicitée par George Weah, en présence de représentants de la Cédéao, de l'ONU et de responsables religieux, qui ont lancé des appels à "la paix et au dialogue".

Des responsables politiques libériens ont été accusés de vouloir créer autour de cette manifestation des tensions entre l'élite "américano-libérienne", descendante d'esclaves affranchis qui domine la vie politique du Liberia depuis 170 ans, et les "autochtones", dont fait partie George Weah.

"Je pensais que le Front des Patriotes allait exprimer ses inquiétudes aujourd'hui, mais ils disent qu'ils le feront le jour de la manifestation. C'est leur droit, mais pour moi, ces revendications auraient pu être mises sur la table lors de ce dialogue plutôt que lors d'une manifestation de rues", a répondu George Weah.

L'ancienne star du football a promis de "protéger ceux qui manifestent et ceux qui ne manifestent pas" et qu'il "ferait tout ce qui est possible" pour éviter un retour des violences du passé. De nombreuses personnalités directement impliquées dans la guerre civile occupent toujours des positions importantes dans les sphères du pouvoir politique et économique.

Interrogé par la presse, Darius Dillon a récusé toute intention de "perturber la paix" et expliqué qu'un dialogue serait "peut-être" possible si un audit sur la conduite en 2018 d'une opération monétaire controversée pour injecter dans l'économie 25 millions de dollars américains était publié. Le 7 mai, George Weah avait affirmé que ce rapport serait rendu public "prochainement".

La communauté internationale s'inquiète des risques de violences pendant cette grande manifestation, la plus importante depuis l'arrivée au pouvoir de George Weah en janvier 2018. Ce pays d'Afrique de l'Ouest reste hanté par une guerre civile (1989-2003) qui a fait quelque 250.000 morts.

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